NETTALI.COM - Ousmane Dièye et Ousmane Ndiaye Dioyal Laye Samb, deux élèves impliqués dans le saccage de salles de classe du lycée de Yoff ont comparu, ce vendredi, à la barre du tribunal pour les faits de destruction de biens appartenant à l’Etat. Si le premier a écopé d’une peine de 1 mois avec sursis, le second a été relaxé.
Les actes qu’ils ont posés ont scandalisé toute la République. Eux, ce sont les élèves du lycée Ousmane Sembène de Yoff. Ils ont été attraits, hier, au tribunal de Dakar. Si les 11 élèves mineurs impliqués dans cette casse n’ont pas été jugés devant le tribunal pour enfants dont le président a renvoyé leur procès jusqu’au 15 juillet prochain pour la comparution du proviseur du lycée et de l’agent judiciaire de l’Etat, Ousmane Dièye et Ousmane Ndiaye Dioyal Laye Samb, les deux majeurs du groupe ont été, cependant jugés. Ils sont poursuivis pour destruction de biens appartenant à l’Etat ou à la collectivité locale.
Ousmane Dièye a été le premier à être interrogé. Né en 2004 et domicilié à Yoff, il a été incapable de se prononcer en français. Le président du tribunal, pour une bonne administration de la justice, lui a demandé de s’exprimer en wolof. Sans ambages, il a reconnu les faits qui lui sont reprochés.
Revenant sur les faits, il a expliqué qu’après leur évaluation en Physique et Chimie (Pc), lui et ses camarades jubilaient dans la salle parce que c'étaient les vacances. Ils poussaient les tables-bancs. « J’ai cassé les fenêtres à l’aide d’un bâton », reconnaît-il devant le prétoire. Il a été identifié, puis arrêté grâce à la vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux. Il a même essayé de sauver la peau d’Ousmane Ndiaye en soutenant qu’il n’avait pas remarqué la présence de ce dernier le jour des faits. Cependant, il précise qu’il y a eu le premier saccage des classes le mardi et, le jeudi, des élèves ont réitéré cela. « J’ignore celui qui a eu l’idée de faire ça », précise-t-il avant de regretter son acte et de présenter ses excuses à tous les Sénégalais y compris à ses professeurs.
Après lui, c’est le tour de ses camarades Ousmane Ndiaye. Celui-ci a failli inonder le tribunal de ses larmes. Il a commencé à pleurer avant même qu’on l’appelle devant le prétoire. Face au juge, il a, contrairement à son camarade, battu en brèche les accusations portées contre sa personne. Il a reconnu que le jeudi, jour où le second saccage des classes a eu lieu, il était bel et bien au lycée mais, c’est parce qu’il avait un devoir de Sciences de la Vie et de la Terre (Svt). Après l’épreuve, ses camarades de classe et lui sont sortis pour jubiler. Ils déchiraient leurs cahiers avant de les jeter dans la cour. Mais, il jure sur tous les saints n’avoir rien cassé. « J’ai été filmé car j’étais sur les lieux mais je n’ai rien cassé », se défend-il.
L’acte scandaleux commis par ces potaches dépasse le président du tribunal qui dit avoir peur pour le pays.
Le parquet a également décrié et dénoncé avec vigueur les écarts de comportement de ces élèves. Pour eux, les élèves devraient préserver leur outil de travail. Selon lui, ce sont ces élèves qui devaient réfectionner leur lycée qui est déjà vétuste. « Le pays descend dans les abysses », regrette-t-il. Estimant que les faits de l’espèce ne souffrent d’aucune contestation, il a demandé au tribunal de les déclarer coupable. Pour la peine, il s'en est rapporté.
Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe. Ousmane Dièye a, après délibéré, écopé d’un mois avec sursis là où son camarade Ousmane Ndiaye a été relaxé.