NETTALI.COM - Le décès de François Mancabou dans les locaux du commissariat central de Dakar pose encore la problématique des gardes à vue au Sénégal. Plus d’une dizaine de cas de suspects répertoriés, selon la livraison du jour de Enquête. Babacar Ba President du Forum du Justiciable appelle l’Etat à confier l’enquête à une entité extérieure comme la Gendarmerie.
L’affaire François Mancabou pose encore la problématique des gardes à vue au Sénégal où on a répertorié plus d’une dizaine de cas de suspects décédés, dans le cadre de la garde à vue. En effet, plusieurs individus ont trouvé la mort dans les rigueurs de la garde à vue, ainsi que nous le rappelle la publication de ce samedi 16 juillet du quotidien Enquête. Elimane Touré est mort, le dimanche 19 février 2017, dans les locaux de garde à vue du commissariat spécial de Port. Sur les circonstances du décès, les avis divergent. La version officielle parle de suicide. Des propos récusés par la famille qui parle d’assassinat mené par des hommes déguisés en policiers. Idem pour Abdoulaye Faye, décédé dans les locaux du commissariat central de Dakar, dans la nuit du 7 au 8 juin 2021. La version initiale de la police conclut au suicide d’Abdoulaye Faye, un des complices de Baye Modou Fall alias “Boy Djinné’’. Une thèse contestée par la famille du défunt.
En outre, selon beaucoup d’observateurs, la sécurité des détenus en garde à vue incombe aux policiers et gendarmes qui ont aussi pour mission de protéger les suspects qui peuvent s’automutiler et s’infliger de graves blessures. Ainsi les FDS ont aussi pour mission de protéger les individus détenus dans leurs locaux même s’ils décident de s’automutiler ou de se suicider. Dans la même lancée, Babacar Ba Président du Forum du justiciable invite l’Etat a confié l'enquête à une entité extérieure comme la Gendarmerie. “Nous pensons que la maréchaussée serait gage d’impartialité dans l'enquête. Car si on confie l'enquête à la DIC, c’est pratiquement le même corps. Dans un Etat droit, une personne en garde à vue doit être surveillée constamment. Et s’il s’avère qu’il a été victime de torture, il faut que les responsables répondent de leurs actes car, l’Etat est signataire des conventions internationales qui condamnent les tortures et les traitements dégradants au delà de notre Code pénal”, affirme-t-il.
Selon le juriste de formation, même si des avancées ont été notées avec l'application du règlement 5 de l’UEMOA avec la présence de l’avocat dès l'interpellation, le souci majeur se situe, lors de la période de détention. “Une personne en garde à vue, il ne peut y avoir la possibilité d’un décès. On doit mieux outiller la police afin qu’elle puisse veiller sur la sécurité de la personne. Quelqu’un qui entre au commissariat ou à la Gendarmerie ne doit pas y sortir les pieds devant. Il faut que la police accentue cette vigilance avec plus de moyens techniques et humains pour éradiquer les cas de décès. On peut installer des caméras de surveillance dans les violons, ainsi les policiers pourraient intervenir pour éviter qu’il ne se tue”, conclut-il.