NETTALI.COM - La Division des investigations criminelles (Dic) a bien démarré ses enquêtes dans l’affaire de la mort de François Mancabou, membre présumé de la «Force spéciale». Les témoins défilent depuis quelques jours.

Selon nos sources, les auditions des témoins ont démarré depuis vendredi passé devant les policiers de la Dic. Des personnes ont été entendues sur les derniers moments de la vie de François Mancabou, sur les conditions de sa garde à vue...

Les premières personnes à passer devant les redoutables enquêteurs de la Dic ont toutes rejeté toute forme de tortures ayant entraîné la mort de François Mancabou lors de son passage à la police.

Le chef du Parquet de Dakar a mis à la disposition de la Dic la vidéo qui montre que le défunt «a violemment cogné les grilles de la cellule détention» à la Sûreté urbaine de Dakar, «sans que l’on sache réellement ses motivations profondes».

Une version toujours contestée par la famille et les avocats. Pour le moment, les limiers de la Dic, saisis par le Procureur de la République, mène l’enquête sur les causes réelles du décès de M. Mancabou arrêté, le 17 juin dernier, à la veille de la marche non autorisée de Yewwi Askan Wi, avec 10 autres personnes inculpées par le juge du 2ème Cabinet d’instruction de Dakar pour «complot contre l’autorité de l’État, d’association de malfaiteurs en rapport avec une entreprise terroriste, détention et transport de produits et substances incendiaires en vue d’un acte terroriste, destruction de biens appartenant à l’État ou intéressant la chose publique, financement du terrorisme». Le commando passera à 12 après l’arrestation et le placement sous de dépôt de Amy Dia dite «Nadine».

La communauté Mancagne a très vite haussé le pour réclamer justice suite à la mort de François Mancabou. Le président de la fédération des Mancagnes du Sénégal a estimé que cette mort ne restera pas vaine. «Ils viennent de toucher l’intouchable. C'est inadmissible, intolérable, indésirable, ce qui se passe dans ce pays», soutient-il. Elle réclame justice, sinon elle se fera justice elle-même. «Nous demandons à la justice de faire son travail, si elle n'est pas capable, la communauté Mancagne fera sa justice. Nous avons constaté qu'à chaque fois qu’il y a mort d’homme, les autorités viennent voir la famille avec des millions. Cette fois-ci nous disons non, cela ne nous fera pas changer d’avis. Soit la justice règle cette situation le plus tôt possible, soit nous allons prendre nos dispositions et responsabilités pour résoudre cette affaire par tous les moyens possibles», a expliqué l’un des membres de la communauté Mancagne. Présent à la rencontre, Samuel Biagui, porte-parole des jeunes mancagnes, estime que la mort de leur «Prince» ne restera pas impunie. «Qu’ils nous disent qui est le responsable de cet acte horrible, sinon nous allons le démasquer par nous-mêmes et toutes les personnes impliquées ne s’en sortiront pas indemnes», avise-t-il avant de renchérir : «Nous dénonçons cette forfaiture qui se passe dans nos administrations, particulièrement  au sein de la police sénégalaise. Comment le procureur peut-il voir quelqu’un cogner un mur pendant 13 minutes sans la moindre réaction des agents qui ont la charge de veiller sur ce dernier ? Qu’ils nous respectent, la communauté Mancagne a vécu dans la paix, le dialogue et la neutralité. Qu’ils nous respectent et nous disent la vérité avant qu’il ne soit trop tard