NETTALI.COM – La Coordination des associations de presse (CAP) a servi une sommation interpellative au syndicaliste Dame Mbodj. Quid des raisons ? Mystère et boule de gomme ! En tout cas Mamadou Ibra Kane, qui a porté la révélation afférente à ladite sommation, dénonce la récurrence des agressions contre les journalistes de la part d’acteurs politiques.
La Coordination des associations de presse (CAP) a initié une procédure pour porter plainte contre le syndicaliste et homme politique Dame Mbodj. La révélation est faite par Mamadou Ibra Kane, président de ladite structure, qui est invité à l’émission « Infos Matin », sur Tfm.
Ce dernier réagissait au geste de Ousmane Sonko, qui, lors d’une assemblée samedi dans le cadre de la campagne pour les législatives, a rejeté le micro de la Rts. « La Coordination des associations de presse (CAP) a produit deux sommations interpellatives contre un sieur qui habite Touba et contre Dame Mbodj, syndicaliste. Les sommations ont été servies pour porter plainte contre eux », ajoute M. Kane. Quid du motif ? Mamadou Ibra Kane souligne laconiquement : « On est dans la procédure. C’est pas encore mûr, mais on vous dira… », se contente-t-il d’ébruiter.
« Il y a de la part des acteurs politiques, du pouvoir comme de l’opposition, des violences contre les journalistes et les techniciens des médias de manière générale », dira M. Kane, qui est revenu sur les évènements de mars 2021 lorsque certaines maisons de presse, dont Futurs médias, ont été attaquées. Il a aussi rappelé l’agression contre des journalistes de la 7 Tv à Ouakam et l’attaque contre le siège du journal Les Echos par des individus décrits comme des disciples d’un grand marabout tidiane.
N’empêche, Mamadou Ibra Kane a mis l’accent sur la loi portant sur la pluralité et indexé des medias du service public. « C’est pourquoi sous la présidence de Abdoulaye Wade il a été initié en septembre 2010 le Code de presse visant la nomination d’un nouveau profil à la tête de la Rts sur la base d’un appel à candidatures. Trois personnes devaient être proposées et le président de la République était contraint de choisir parmi ces trois. Il s’agissait de choisir des personnes sans coloration politique et qui réunissaient les compétences. Malheureusement, lorsque l’on ne respecte pas les lois, on ne peut éviter de tels incidents regrettables », précise l’invité de la RFM.
Il souligne que la CAP avait pris date pour tenir une concertation nationale contre les attaques visant les hommes de média. Toutefois, cette rencontre initialement prévue le 3 juillet dernier a été annulée à cause du réchauffement noté dans l’espace politique après que Yewwi Askan Wi a joué la carte de l’apaisement en acceptant de participer aux élections et du fait, notamment, de la proximité avec la fête de la Tabaski. « On s’est dit que puisque des actes ont été posés pour faire baisser la tension, nous pouvons attendre que se termine la campagne pour encore poser cette question afférente au traitement envers les journalistes ».
Revenant sur le cas du leader de Pastef, Mamadou Ibra Kane éclaire : « Lors de la présidentielle de 2019, le candidat Ousmane Sonko avait proféré des menaces, des propos discourtois contre une certaine presse. En son temps, nous avions condamné ». Cependant, mentionne-t-il, la Charte du journaliste protège l’homme de média qui peut décliner certaines injonctions de son patron, et ne pas verser dans l’excès de zèle.