NETTALI.COM - La contre-expertise sur la mort d’Idrissa Goudiaby a démenti celle qui avait été commanditée par le Procureur de la République de Ziguinchor. Les deux médecins désignés par l’Ordre des médecins parlent de blessure par balle.

Sur sa page Facebook, le maire de la région du Sud a fait une publication salée, signée : «Le mensonge d’Etat ne passera pas cette fois-ci.» Révélant les résultats de la contre-expertise qui conclut à une mort par balle, il s’est voulu ferme : «C’est un assassinat, un vil crime d’Etat…» Des propos qu’il a tenus en s’appuyant sur les résultats du rapport de la contre-expertise ordonnée par le procureur de Ziguinchor, Pape Ismaïla Diallo, à la demande des avocats de la famille du défunt.

Effectué par les docteurs Mouhamed M. Soumah et Ibou Thiam, les experts désignés par l’Ordre des médecins contredisent leur collègue Sakho. Dans leur rapport, bouclé ce mercredi 20 juillet 2022, ils confirment les déclarations de la famille qui a toujours soutenu que son fils a été tué par balle. Un mois après ce drame, la famille Goudiaby est confortée par les experts qui confirment que «Les lésions présentées par monsieur Idrissa Goudiaby sont compatibles avec une mort violente par arme à feu avec orifice d'entrée endo-buccal commissural droite et orifice de sortie massétéro-parotidien droit, responsable d'un choc hémorragique et du décès.»

Toujours dans leur rapport, les toubibs expliquent, en détails, comment ils ont pu arriver à ces conclusions. Les constats faits, ils l’ont résumé ainsi : «La réalisation d'un masque facial montre un orifice d'entrée endobuccal et un orifice de sortie massétéro parotidien droit avec fracas de la mandibule droite et projection postérieure des fragments osseux, toute constatation compatible avec une plaie par arme à feu de gros calibre, tirée à distance (exclure bout portant et bout touchant), à direction antéro postérieure, à orifice d'entrée endobuccal droit et orifice de sortie massetéroparotidien ipsilatéral. Ces lésions sont responsables des plaies vasculaires et du choc hémorragique suivi d'un arrêt cardiaque.»

Des notifications, en parfait décalage avec celles du docteur Sakho, Médecin légiste, expert médico-légal, au centre hospitalier régional de Ziguinchor. Il avait réalisé une autopsie le 19 Juin 2022 à 17H30, à la morgue dudit centre en présence de l’adjudant de police, Olivier Idrissa Bakhoum. Il concluait à une mort par arme blanche : «La plaie pénétrante du cou ne correspond pas à une blessure par arme à feu, elle est large, linéaire et horizontale. Il y a un seul orifice d'entrée, pas d'orifice de sortie. Aucun projectile n'a été retrouvé, il n'y a pas de débris métalliques pouvant correspondre à une arme de fabrication artisanale avec des balles à plomb. L'arme utilisée est un objet tranchant et contondant. Le coup fatal a été porté par surprise, aucune lésion de défense n'est retrouvée.»