NETTALI.COM - La gestion d’un gouvernement, peut-elle se suffire d’une politique infrastructurelle tous azimuts ? Il est vrai que les infrastructures sont nécessaires pour l’épanouissement des populations de tout pays, et aucun ne saurait d'ailleurs s’en passer. Macky Sall est conscient de ce fait et c’est la raison pour laquelle, il les a placées au cœur de son action, à son accession au pouvoir en marchant sur les traces de Me Wade, son mentor d’alors qui a amorcé ce virage infrastructurel au Sénégal. N’oublions quand même pas qu’il a été son Premier ministre, celui-là même qui a piloté tous les grands travaux de l’ancien président.
Abdou Diouf, l’administrateur civil ne s’était en réalité focalisé que sur une gestion des institutions et de la routine, sans toutefois que celles-ci aient connu un grand bond en avant. Un mal qui nous poursuit jusqu’à présent. L’édification du pont Sénégal 92 est d’ailleurs l’un des rares ouvrages que l’on peut rattacher à sa gestion. Ou plus exactement, un pont exigu, mais finalement rasé par Macky Sall et qui dénote son manque d’ambition en matière d’édification d’infrastructures de dernière génération.
Il sera en tout cas bien difficile de faire passer l'idée que le président Sall n’ait rien fait dans ce domaine. Bien au contraire, il jouit d’un bilan très honorable sur ce plan. Il a en effet construit des routes et des ponts, désenclavé des localités entières et aidé à la réalisation de forages, de pistes de production et contribué à l’électrification de certains zones rurales. Il a aussi développé et modernisé les transports avec, entre autres, le Ter, l’autoroute Ila Touba, le prolongement de la VDN 3, les autoponts de Yoff, de Keur Massar, de Pikine, le projet de Brt en train d’être réalisé, les autoponts de Liberté 6, Cambérène en construction, sans oublier le parc de bus de Dakar Dem Dikk qu’il est en train de renouveler.
Mais il y a toutefois à redire sur ce volet infrastructurel. Ce sont, en autres, les coûts affectés à ces ouvrages et le côté structurant de certains dont on pourrait évidemment débattre. Des chantiers dont on peut se poser des questions quant à leur intérêt, rapportés aux coûts de l’ouvrage.
On peut par exemple citer le building administratif dont le coût initialement prévu de 19 milliards, est passé à 40 milliards, si on en croit Latif Coulibaly qui l’a déclaré à « Jury du Dimanche » sur I-Radio. Justifiant ce montant, il a en entre autres cité une centrale solaire installée et l’équipement électronique. On peut également souligner le coût de la réfection de l’édifice après l’incendie estimé à 8 milliards, alors qu’était prévu, si on en croit encore, selon les termes de l’ancien journaliste, un système motorisé dénommé nacelles pour nettoyer automatiquement les vitres. D’un coup de 2 milliards, ce système est abandonné, suite aux conseils du colonel chargé de la surveillance et de l’entretien du building, pour l’adoption d’un système de cordage qui va finalement coûter 8 milliards et nous valoir cet accident .
Un autre chantier en cours et que l’on peut citer, c’est celui de l’aménagement de la corniche Ouest dont les coûts sont estimés à 18 milliards. Il n’a pas manqué de susciter des interrogations. Un coût qui semble bien indécent au regard de l’urgence à rééquiper nos hôpitaux et à les doter de spécialistes, voire à remplacer ces abris provisoires, qui font office d’écoles, en total contradiction avec l’émergence qu’on nous vante tant. Un chantier d’ailleurs pour lequel Pierre Goudiaby a émis des réserves quant à l’utilisation du bois à la place du fer qui risque de rouiller au bout de 3 ans du fait de la proximité de la mer. Sans oublier les critiques sur la mise à l’écart des confrères locaux qui selon lui, auraient pu réaliser un tel projet.
L’incohérence d'une politique d’assainissement
Mais à côté de ces infrastructures, il y a une question de cohérence qui se pose. Et il est difficile de ne pas se demander si l'on peut vraiment réaliser un développement des infrastructures sans créer les conditions de leur sauvegarde ? Lorsque des routes et autoponts sont construits sans se doter d’un système de canalisation efficient pour contenir les eaux de pluie et leur drainage, n’est-ce pas un moyen rapide pour ruiner les investissements consentis ? Il ne faut pas que des milliards pour cela.
A entendre en pleine campagne des législatives, le ministre de l’Economie, Amadou Hott, nous vanter le bilan de Macky Sall, il y a de quoi sourire sur les inondations. Malgré les investissements massifs en milliards annoncés, la réalité nous a à la vérité rattrapés. Combien de fois a-t-on entendu des membres du gouvernement, pour se défendre d’avoir fait le nécessaire quant à la gestion des inondations, annoncer des milliards investis, en prétextant au passage que les canalisations sont réalisées sous terre et que le résultat ne peut être constaté sur le champ. Eh bien, le voilà le résultat, et il est hélas bien éloquent. 84 millimètres de pluie et on en est à voir différents endroits de la capitale et sa banlieue gagnés par les eaux. Les Dakarois et les populations des banlieues qui subissent les gros désagréments et inconvénients de ces pluies, en sont désormais réduits à implorer le ciel et à limiter au strict minimum, leurs activités, lorsque les pluies se déclarent. Ce qui est un cadeau du ciel, s’est vite transformé en malédiction. Sacrés Sénégalais qui ne savent pas du tout profiter des dons du ciel !
Interpellé sur la question de l’assainissement à « Jury du Dimanche », ce 24 juillet sur I-radio, le docteur en géographie Cheikh Guèye - et par ailleurs responsable de la veille et prospective de l’Initiative prospective agricole et Rurale (Ipar) qui travaille depuis une trentaine d’années sur le lien entre territoires, identités et développement - , pense qu’il y a des progrès qui ont été faits puisqu’ « il existe beaucoup de quartiers où les inondations ont été résorbées », en prenant l’exemple des quartiers Ouest-Foire, Fort B, Dalifort, Médina Gounass, Guinaw rail. Mais, celui-ci s’est toutefois empressé de préciser : « qu’on va avoir encore des dizaines d’années pour résorber ce problème de manière définitive ». Avant d’ajouter le fait qu’on ne doive pas « oublier que ? quand on parle d’inondations, ce n’est pas seulement sur Dakar car plus de mille milliards notamment le Plan décennal qui a été lancé en 2012, concernait tout le Sénégal ».
Pour M. Guèye, il y a un problème de communication. Pour preuve, a-t-il expliqué, Jusqu’à l’année dernière quand il y a eu ce Conseil présidentiel, l’État a dit qu’il a investi 511 milliards F CFA. On est loin des 766 milliards d’investissements réels sur le terrain. Cela veut dire que nous avons besoin sans doute de l’équivalent du même plan décennal, deux fois, trois fois avant une amélioration nette de la situation ».
Selon lui, les erreurs commises se retrouvent dans le fait « de ne pas planifier avec des plans d’assainissement clairs, nets et suivis des mises en œuvre. », faisant savoir qu’on a « une multiplication des lotissements dans toutes ces zones jusqu’à Diamniadio sans prendre les mesures préventives. C’est-à-dire sans des satellites pour déterminer au centimètre, les détails des bassins versants pour voir où est-ce qu’on peut faire les lotissements ou pas »
En circulant dans Dakar, il devient de plus en plus difficile de voir des routes sans nids de poule, et ceux-ci finissent par devenir de vrais pièges pour les automobilistes en cas de pluie ou pas. L’on a en effet une fâcheuse tendance sous nos cieux à rafistoler les trous à coups de pierres noires et de goudrons. Les sociétés prestataires qui ne cessent de casser les routes pour faire passer des canalisations et des tuyaux, participent aussi de leur destruction car, une fois leurs interventions terminées, elles ne les remettent jamais à l’état initial, se contentant juste de boucher des trous et en général de manière bien imparfaite. C’est d’ailleurs l’explication qui est fournie pour montrer à quel point les éternels travaux du BRT qui sont la cause de l’affaissement de cette partie de route non loin du pont de l’Emergence, suite aux 84 millimètres de pluies du mercredi 20 juillet dernier.
Dans la capitale sénégalaise - puisque nous n’en sommes pas à évoquer le cas de certaines régions telles que Kaolack -, l’assainissement est tout simplement défaillant car de nombreux quartiers ont renoué avec les inondations. Loin de dire que rien n’a été fait avec ce régime, le spectacle qu’ont offert Dakar et sa banlieue, le mercredi 20 juillet, est loin d’être glorieux, il est même honteux.
À Thiaroye-sur-Mer, Sam-Notaire, Ndiarème Limamoulaye, Pikine-Ouest, Pikine-Est, Tivaouane Diacksao, Guinaw-Rails-Sud, Guinaw-Rails- Nord, Wakhinane-Nimzatt, Maristes, Scat Urbam, Liberté 6, VDN, Unité 4 Parcelles Assainies, Keur Massar, Cambérène 2, Avenue Blaise Diagne, etc. , des dégâts ont été notés. Sur les 22 communes qui composent les départements de Pikine, Guédiawaye et Keur Massar, presque les deux tiers ont été touchés par les pluies diluviennes. Des maisons et des rues ont offert un spectacle bien triste avec des populations qui pataugent dans les eaux, des véhicules pris au piège et des routes coupées et/ou impraticables, … Bref un spectacle désolant.
La preuve que la gestion d’un pays, c’est un tout pour ne pas dire un ensemble avec des éléments liés. Point de bonnes routes sans des canalisations bien faites. Point de développement sans une urbanisation maîtrisée. Ce qui signifie en d’autres termes, des rues bien tracées, assainies avec des zones d’habitation et de commerces délimitées et séparées. Il y a, en effet, plein de petites choses que l’on néglige sous nos cieux et qui ont leur importance. Comme l’adressage par exemple qui peut paraître sans importance aux yeux de certains, mais ô combien nécessaire.
Mais à regarder de plus près, notre environnement est conçu de telle manière que tout est mis ensemble sans distinction. A observer l’organisation des quartiers dans Dakar, l’on se rend compte de l’ensauvagement de l’espace avec des concessionnaires de voitures d’occasions et des magasins de bazars (Sacré-Cœur, VDN, Sicap, etc) qui pullulent et occupent l’espace de manière anarchique. Normal diraient certains, les maires cherchent de quoi remplir leurs caisses, et c’est une occasion toute trouvée pour louer le moindre espace. L’Acte 3 de la décentralisation qui leur donne une autonomie financière et un territoire propre, est passé par là.
La bonne gouvernance, un des gros points noirs du régime de Macky Sall
Un des talons d’achille de Macky Sall, c’est la bonne gouvernance. Et ce n’est pas être contre son régime que de le dire. Elle aurait pu résoudre beaucoup d’équations que l’on se pose aujourd’hui. De Diouf en passant par Wade, elle n’a pas semblé être source d’une grande préoccupation. Elle a pourtant ce gros avantage qui est de créer un cercle vertueux en contaminant tous les autres pans de la société. Elle est cruciale pour une démocratie et est en même temps plus importante que les infrastructures que l’on nous vend à longueur d’élections et d’alternances. La bonne gouvernance est à vrai dire à la base de tout et n’est nullement en contradiction avec une politique infrastructurelle.
N’est-ce pas l’un des points saillants des recommandations issues des Assises nationales qui plaidaient fortement pour une justice indépendante, si on veut assurer une réelle séparation des pouvoirs, avec une assemblée nationale dont un mode de scrutin plus juste, aurait pu mieux assurer une meilleure représentation nationale et locale.
L’on n’imagine même pas à quel point une justice indépendante peut radicalement changer voire transformer un pays, créer un environnement plus sûr avec des citoyens épanouis et un climat des affaires plus serein. Cela aurait été réalisé que nous n’aurions pas eu tous ces tiraillements politiques, ces manifestations meurtrières et ces alternances arrachées à coups de contentieux électoraux bruyants. La justice aurait été plus respectée et ses décisions mieux acceptées. Les institutions auraient été plus prises au sérieux, les partis politiques limités en nombre, plus réglementés et la représentation nationale plus intéressante.
L’on aurait pu mieux combattre la corruption, le gaspillage de nos deniers dans l’arène politique avec un financement des partis politiques plus assujetti à la loi, l’utilisation des moyens de l’Etat contrôlée et les dépenses de campagne plafonnées et contrôlées. Ce qui veut dire que nous savons où se trouve notre salut, mais ce sont les politiciens minoritaires dans notre pays qui tiennent le reste des citoyens en otage.
A quand, « le chantier des cerveaux » ?
Les chantiers liés aux infrastructures sont en soi une bonne chose, mais le « chantier des cerveaux » est bien mieux, car c’est celui-là même qui permettra assurément de former de bons citoyens et résoudre en même temps l’équation du capital humain dans nos pays. Car ce sont des citoyens éduqués à la civilité qui peuvent préserver des infrastructures et en faire un bon usage. Mais en lieu et place, nous vivons dans un environnement ensauvagé avec des passerelles occupées par des commerces, des trottoirs par des véhicules et camions, des rues envahies par des tabliers et marchands ambulants, sans oublier tous ces propriétaires qui ouvrent des commerces à leurs domiciles, sans se préoccuper de la séparation nécessaire entre zones résidentielles et zones commerciales. Certains quartiers sont désormais transformés en rues commerçantes. Il y a en tout cas de quoi vraiment organiser l’espace public, tant il est devenu anarchique.
La route, elle, est devenue une vraie jungle avec un mépris total du respect du code de la route, notamment celui de la priorité et l’usage des passages-piétons. Le comble, ce sont ces conducteurs de motos sans plaques installés dans une telle impunité, désinvolture et un mépris total des règles qui gouvernent désormais les routes. On enregistre même parmi eux des voleurs à la tire parmi ces mots, non identifiables pour la plupart. Ils cohabitant avec des taximen et « Ndiaga Ndiaye » aux véhicules et cars maintes fois rafistolés, sans foi, ni loi.
L’Etat a vraiment déserté ses responsabilités sur le plan du maintien de l’ordre. Cela est certain. Et la conséquence n’est rien d’autre que la multiplication de l’insécurité, du désordre et un stress croissant, source de mal être et de mal vivre. Que l’on ne s’y trompe pas, l’Etat a aussi cette responsabilité d’instaurer de l’ordre sur la voie publique. Ce qui n’a rien à voir avec la dictature que certains pourraient ressentir. Ce sont en effet les règles de la civilité qui imposent que l’on vive en commun, sans qu’aucun citoyen ne puisse déranger et causer des dommages à l’autre, voire d’importuner son voisin.
Un ensauvagement de l’espace public qui s’étend finalement jusqu’aux esprits, à un point tel que même le discours politique est lui-même contaminé. Peu structuré et construit de nos jours, il se déploie dans une sorte de course à la manipulation, au dénigrement et à l’invective, sans oublier qu’il se fonde de plus en plus sur le paradigme musculaire. La faute sans doute à une différence entre les générations passées plus intelligentes, plus cultivées et mieux formées que celles actuelles.
Le capital humain, un maillon faible
Sur le plan du capital humain et de la civilité, la gouvernance du président Sall a beaucoup failli et c’est la raison pour laquelle, les nominations aux postes de ministre, de dirigeant d’entreprises publiques, de conseiller, de député, etc. ne se font plus que sur la base du clientélisme et de la réussite politique. Aussi, tous les technocrates sont obligés de s’investir dans le champ politique et n’ont plus réellement le temps de se consacrer à la production du résultat basé sur des performances.
La conséquence est qu’ils se réfugient derrière la réussite politique pour masquer leur manque de transparence dans la gestion et la faiblesse de leurs résultats car le seul critère de maintien à un poste, demeure désormais la réussite politique. Aussi, c’est la porte ouverte aux recrutements clientélistes, conséquence d’un personnel pléthorique qui fait exploser les finances des sociétés publiques qui sont d’ailleurs loin de se porter bien. La preuve par la Poste et d’autres sociétés publiques dont la plupart est installée sous le régime tyrannique des subventions ; ou encore des sociétés avec des résultats en deçà de ceux escomptés, alors qu’elles auraient pu les quadrupler. Au bout du compte, ce sont des sociétés maintenues en vie par l’Etat comme La Poste ou qui sont dans une situation d’équilibre précaire comme la Senelec depuis quelques temps, malgré tout un travail de titan effectué dans un passé récent.
Il est clair que ce ne sont pas les meilleurs des Sénégalais qui sont choisis pour présider aux destinées de nos sociétés, mais difficile de savoir jusqu’où ira cette incurie de nos gouvernants ?
Au-delà, c'est l'équation de l'employabilité qui est à résoudre. Et la conclusion à laquelle on arrive est qu'il est d'autant plus difficile de mesurer l’efficacité de la massification dans nos universités. Quelle est par exemple l’utilité d’avoir 4000 étudiants en 1ere année de droit et de se retrouver avec 300 étudiants qui arrivent en Master 2. Un phénomène observable et valable pour beaucoup de facultés à l’université et qui montre que cette option reste bien hasardeuse et révélatrice d’un grand gaspillage de ressources et d’une perte de temps sans précédent.
Même constat dans la formation privée supérieure avec des bataillons d’étudiants, sans que l’on sache réellement ce qu’elle vaut ; certains diplômes ne sont d’ailleurs pas reconnus. Pourquoi ne formerait-on pas par exemple dans les métiers intermédiaires pour enfin sortir de la formation de la rue ? Changer de paradigme dans le domaine de la formation et l’enseignement supérieur et technique, c’est ce que nous devons faire, si nous voulons émerger, comme on le dit si souvent sous nos cieux. C’est-à-dire adapter notre formation en fonction de nos options de développement pour en même temps résoudre la question de l'emploi en formant suivant cette logique.
On se retrouve à vendre des emplois précaires et temporaires aux Sénégalais. A écouter Amadou Hott nous vanter, dans le cadre des législatives, que le programme "Xëyu Ndaw Ñi" a été une réponse pragmatique à la problématique de l’emploi post-crise Covid-19, avec des résultats tangibles, après plus d’une année de mise en oeuvre, avec près de 65 000 emplois créés, près de 12 000 jeunes enrôlés par la convention État-employeur, plus de 16 600 bénéficiaires de formation et plus de 86 000 bénéficiaires de financement, l’on aimerait bien savoir de quels types d’emploi il parle ?
S’agirait-il des emplois temporaires comme la reforestation, les programmes de pavage, etc ? Il faut que l’on apprenne à être sérieux. Le ministre est bien conscient que l’Etat n’a pas vocation à créer des emplois, mais bien à tracer un cadre pour impulser la création d’emploi. L’on note bien où cela nous mène lorsque l’Etat se met à créer des emplois. Doter notre pays d’une industrie à sa hauteur et booster un secteur des services et du numérique, pourraient être un début de solutions. Mais lorsque le secteur industriel est confié à Moustapha Diop, il devient difficile d’en mesurer les ambitions.
Mais au regard de ce qui s’est passé mercredi, il semble que le Sénégal soit plus proche de l’« immergence» que de l’émergence. Les politiciens préfèrent de loin en mettre plein la vue aux populations avec des autoponts, ponts, stades, Ter, Bus, Brt, etc au lieu d’enterrer des canalisations sous terre parce qu'elles ne se voient forcément pas. Mais ce qu’ils oublient sans doute, c’est que les populations vivent dans le même pays qu'eux et subissent un coût de la vie de plus en plus cher, les désagréments des inondations, les retards dus aux embouteillages, les coupures d’électricité, etc La propagande a bel et bien des limites.