NETTALI.COM - 165 sièges de députés sont à pourvoir ce dimanche 31 juillet 2022, jour des élections législatives, dont 97 sur le plan départemental. Voici comment sont élus nos députés, censés être les représentants du peuple.
Ce dimanche, les électeurs vont élire 165 députés à l’Assemblée nationale. Des «représentants du peuple» qui voteront ou non les lois du prochain quinquennat.
Le découpage électoral appliqué pour les Législatives répartit les sièges par tranches de population appelées circonscriptions (54). En partant du fait qu’un département dispose obligatoirement d’un député au minimum et de 7 au plus (pour corriger les inégalités démographiques), il faut à chaque département un minimum de 170 000 habitants pour disposer de deux sièges. Ce calcul a été utilisé pour dispatcher les 112 sièges (97 à l’intérieur et 15 pour l’extérieur) du scrutin majoritaire dans le ressort des départements.
La région de Dakar aura 18 députés (7 pour Dakar, 2 pour Guédiawaye, 5 pour Pikine, 2 pour Keur Massar et 2 pour Rufisque). La région de Thiès avec 3 départements sera représentée par 10 députés (4 à Mbour, 4 à Thiès et 2 à Tivaouane).
Ils seront neuf à représenter Diourbel (2 à Bambey, 2 à Diourbel et 5 à Mbacké). Tambacounda aura droit à 7 sièges (2 à Bakel, 2 à Koumpentoum, 2 à Tambacounda et 1 à Goudiry). Pour Sédhiou, ils seront 6 députés (2 à Bounkiling, 2 à Goudomp et 2 à Sédhiou). Six aussi Saint-Louis (2 à Dagana, 2 à Podor, 2 à Saint-Louis).
Encore six représentants pour la région de Kaffrine (2 à Koungheul, 2 à Kaffrine, 1 à Malem Hoddare et 1 à Birkelane). Six députés représenteront aussi Kolda (2 à Medina Yoro Foulah, 2 à Vélingara et 2 à Kolda). Et 6 députés pour Louga (2 à Kébémer, 2 à Linguère, 2 à Louga).
La région de Matam bénéficiera, quant à elle, de 5 députés (2 à Kanel, 2 à Matam, et 1 à Ranérou-Ferlo). Cinq députés pour Kaolack (1 à Guinguinéo, 2 à Nioro, 2 à Kaolack). Fatick aura droit aussi à 5 députés (2 à Foundiougne, 2 à Fatick et 1 à Gossas).
De même pour la région de Ziguinchor (2 à Bignona, 2 à Ziguinchor et 1 à Oussouye). On retrouve enfin dans le bas du tableau la région de Kédougou avec ses 3 députés (1 à Salemata, 1 à Saraya, 1 Kédougou.
Sur l’international, il y aura 15 sièges à pourvoir : 7 en Afrique, 6 en Europe, 1 en Amérique-Océanie et 1 pour l’Asie Moyen Orient. Pour dessiner la 14e législature à venir, ils seront 6 727 759 électeurs dont 308.707 de la diaspora à être appelés dans les 15.196 bureaux de vote.
Dakar, Thiès et Diourbel, les faiseurs de rois
Pour gagner, le Code électoral prévoit deux manières. Pour la liste départementale (au verso du bulletin), les choses sont très simples. Les 112 députés sont élus à la majorité. Dans chaque département, il suffit à une coalition de remporter la majorité des votes pour s’arroger tous les sièges de représentants. En exemple, une coalition qui devance les autres, ne serait-ce que d’une voix, dans le département de Dakar, gagne les 7 sièges à pourvoir. Et ainsi de suite, ce système s’appelle le «Raw gadou».
Les choses sont toutefois plus compliquées s'agissant des 53 sièges de la liste proportionnelle (au recto du bulletin). Pour ce mode, il faut attendre la fin du scrutin au niveau national pour calculer le nombre de suffrages valablement exprimés (les bulletins nuls ne sont pas comptabilisés) qu’on divise par 53, soit le nombre de sièges à pourvoir. Le résultat obtenu s’appelle quotient électoral, et c’est à partir de ce quotient que les coalitions obtiennent leur député.
A titre illustratif, si 3 millions de Sénégalais ont effectivement voté, le quotient électoral sera à un plus de 50 840 voix. Une coalition qui dispose d’un million de suffrages aura au moins 19 députés. Si après répartition, il reste moins du quotient électoral, c’est la coalition qui dispose de plus de voix qui emporte le siège. C’est ce qu’on appelle le plus fort reste et ce système est toujours en cours, malgré les rumeurs sur sa suppression.
L'option pour la coalition Yewwi Askan Wi est de remporter la majorité pour faire basculer le rapport de force à l’Assemblée nationale. Elle n’a donc pas le choix et le calcul le plus rapide pour ces alliés, c’est de remporter le plus de départements possibles.
En 2017, la coalition au pouvoir n’avait pas obtenu 50% des suffrages, mais elle avait réussi à avoir 95 députés dans le scrutin majoritaire en gagnant plusieurs départements. A elles trois, les régions de Dakar, Thiès et Diourbel comptent 37 sur les 112 sièges à pourvoir dans le scrutin majoritaire. Et c’est pour ces cas de figures que l’alliance entre Wallu et Yewwi dans plusieurs départements peut faire la différence pour l’opposition.