NETTALI.COM - Le chef de file de la coalition Bokk Gis Gis/Liguey, Pape Diop, revient sur son choix de soutenir la coalition «Benno Bokk Yaakaar» et les critiques qu’il a essuyé.
Pape Diop dit avoir vécu avec sérénité les critiques consécutives à sa décision de rallier le groupe parlementaire de «Benno Bokk Yaakaar». «Je suis une personne qui pense que si elle détient la vérité, quels que soient par ailleurs les deux camps qui sont d'accord ou pas, assume avec sérénité. Je pense avoir fait le bon choix pour avoir décidé de soutenir le groupe parlementaire qui sera mis en place par la coalition Benno Bokk Yakaar. L'objectif étant d'éviter à notre pays une situation de blocage institutionnel. Je l'ai fait sans contact avec les membres de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Je crois savoir aujourd'hui, j'aurais été quelqu'un qui se soucie non pas de mes positions personnelles, politiques, mais du Sénégal de demain. Parce que si je n'avais pris cette décision-là, on aurait assisté à une situation inédite au Sénégal. Il y aurait un blocage pour l'installation du bureau de l'Assemblée Nationale avec ses conséquences nées du vide juridique. Face à cette situation, un homme politique doit prendre ses responsabilités et j'ai pris les miennes. Le président Macky Sall a pris contact avec moi aussitôt après...", soutient Pape Diop.
Il révèle qu’après l’annonce de sa décision, le président Macky Sall l'a appelé le même jour (Jeudi 11 août 2022), plus précisément deux heures après sa décision de soutenir la coalition Benno. «Il m'a félicité et encouragé et m'a dit : "Vous avez sauvé le Sénégal." C'est ça qui est important pour moi. Hier (avant-hier lundi), le Président Macky Sall m'a appelé pour me dire qu'à son retour du voyage de Bamako (Mali), il me recevra pour discuter avec moi », révèle-t-il.
«Quelles que soient les gesticulations ou la clameur populaire, je peux faire face. Les gens ne me connaissent pas bien. Mais, à chaque étape de ma vie politique ou professionnelle, j'ai pris des décisions qu'il fallait. Vous l'aurez constaté en 2012, quand il s'est agi de me séparer du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), j'avais pris ma décision. A l'époque, j'avais estimé que si Me Abdoulaye Wade n'était pas dans les listes, c'est moi qui devais diriger la liste du PDS. C'est ce qui a fait que j'ai pris cette décision radicale. En 2021, la mise en place de la coalition Wallu était mon idée. Les premières réunions se sont faites entre mes deux domiciles. Quand la mayonnaise a pris, on a élargi, en commençant à faire des rencontres à la permanence Bokk Gis- Gis. Et là, quand j'ai constaté que ces gens-là (ceux du PDS) étaient boulimiques, j'ai claqué la porte. Nous avions défini ensemble les modalités d'investitures et on avait même commencé à recevoir des retours de la base. Mais 15 ou 20 jours après, il y a une circulaire qui disait que tout doit être dirigé par le PDS. C'est pourquoi j'avais claqué la porte et je suis allé seul aux élections locales du 31 juillet 2022. Je ne cherche pas à avoir des résultats si vraiment ça ne correspondant pas à mes convictions. Je vais vous donner une primeur..", fait-il remarquer.
Il ne manque pas de clarifier qu’il n’a aucune alliance avec le camp présidentiel. "J'ai décidé, après mûre réflexion, de soutenir le groupe parlementaire pour que demain, le Sénégal puisse continuer à fonctionner normalement. C'est mon seul souci. Le reste n'est que gesticulation. Moi, je ne suis pas de ceux qui n'ont aucun travail et qui ne comptent que sur la politique. Je suis différent. Je ne compte pas sur la politique pour vivre", lâche-t-il.