NETTALI.COM - L'affaire "Le Dantec" s'est invitée ce matin à la conférence de presse que le leader de Pastef tient au siège de son parti à Dakar. Et Ousmane Sonko ne met pas de gants pour mettre en garde ceux qui vendent ou achètent des biens de l'Etat en violation de la loi.
Sa voix était attendue dans l'affaire dite "Le Dantec" du nom de l'opération de reconstruction de l'hôpital Aristide Le Dantec. Une opération qui, pour beaucoup d'observateurs, se fait dans une nébuleuse totale. Tout en gardant d'entrer dans "les détails techniques" de cette affaire, Ousmane Sonko n'a pas évité la question au cours de son face-à-face de ce jeudi avec la presse. Le leader de Pastef, le constat fait par tous les Sénégalais, c'est que la fermeture de l'hôpital s'est faite dans la précipitation. "Le débat entre médecins que j'ai suivi porte surtout la reconstruction de l'hôpital et non sur les 3 ha qu'ils vont vendre dans la précipitation", précise Ousmane Sonko. Or, dit-il, "fermer un hôpital dans la précipitation, c'est ouvrir des cimetières". Aussi déplore-t-il les préjudices que la fermeture de l'hôpital Le Dantec a causés aux malades, au personnel de santé, mais aussi aux étudiants en médecine qui parachevaient leur formation dans cette structure.
Toutefois, Ousmane Sonko appelle les Sénégalais à savoir mener les bons combats et non toujours attendre que "nos intérêts personnels soient directement menacés". Car, rappelle le leader de Pastef, "ce n'est pas la première fois que l'Etat vend son patrimoine foncier". Il cite, à titre d'exemple, le cas de l'ancienne gare routière Pompiers, l'affaire Terme sud à Ouakam, mais aussi la vente de villas construites par la Sicap derrière l'Assemblée nationale. Il souligne avoir saisi le gouvernement à travers des questions écrites qui n'ont jamais reçu de réponses. Ousmane Sonko révèle aussi que des immeubles appartenant à l'Etat ont été cédés en baux sur un délai de 99 ans. Ce qui est, selon lui, une violation du code qui interdit toute vente d'un bien de l'Etat lorsqu'il y a du bâti sans autorisation de l'Assemblée. C'est à ce titre que le leader de Pastef met en garde ceux qui ont vendu le patrimoine foncier de l'Etat, mais aussi ceux qui ont acheté. "Ceux qui ont vendu rendront compte devant la justice", dit-il. Avant de poursuivre : "Ceux qui ont acheté n'ont qu'à se préparer. Même s'ils construisent des gratte-ciel sur ces terres, ils seront expropriés au plus tard en 2024." "En attendant, nous allons demander à nos députés de faire la lumière dès l'installation de l'Assemblée nationale", avertit Ousmane Sonko.