NETTALI.COM - La thèse défendue par le procureur Baye Thiam dans l'affaire Doura Diallo ne tient pas la route. C'est du moins ce que semble dire une mission d'audit du ministre de la Santé et de l'Action sociale envoyée à cet effet au centre de santé de Kédougou où le drame s'est produit.
Le ministère de la Santé et de l'Action sociale prend la défense du personnel médical. Ce, suite aux résultats d'un rapport présenté par une mission d'audit de décès maternels envoyée à Kédougou pour déterminer les circonstance du décès de Doura Diallo, le mardi 30 août. Une mission conduite par le Directeur de la Santé de la Mère et de I'Enfant, accompagné d'un représentant de la chaire de gynécologie et obstétrique de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d'Odontologie de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Dans un communiqué, le ministère de la Santé explique que l'audit s'est déroulé au niveau de l'hôpital régional de Kédougou, avec la participation du comité d'audit de décès maternels de la région médicale de Kédougou et de la sage-femme du poste de santé de Dalaba. Et pour réaliser cet audit, les services du ministre Marie Khémess Ngom Ndiaye se sont appuyés sur le registre de consultations prénatales du poste de santé de Dalaba, le registre de partogramme du poste de santé de Dalaba, la fiche de référence de la patiente du poste de santé de Dalaba au centre de santé de Kédougou, le dossier d'accouchement de la patiente au niveau du centre de santé de Kédougou, la feuille de surveillance de la patiente, le compte-rendu de la césarienne effectuée sur la patiente ainsi que le carnet de santé de la mère et de l'enfant de Madame Doura DIALLO.
L'exploitation des différents documents cités ci-dessus a permis, selon le communiqué, de faire quelques constats. Il s'agit notamment de "la présentation chez la femme de près de six (06) facteurs de risque susceptibles de compromettre la grossesse et l'accouchement, les consultations prénatales de la femme au poste de santé de Dalaba, avec les fiches de référence au centre de santé de Kédougou pour une meilleure prise en charge de la grossesse, la prise en charge de la femme au centre de santé de Kédougou le 30 Août 2022 à son arrivée, conformément aux normes et protocoles en vigueur à travers l'indication de la césarienne et la réalisation de la visite pré anesthésique dans les délais". Mieux, souligne la mission d'audit, "I'exploration chirurgicale a retrouvé une rupture utérine sur une ancienne cicatrice avec propagation, ainsi qu 'une hémorragie interne avec 500 ml de sang aspiré".
"Devant les difficultés d'extraction du faetus et l'absence de signes de vie dudit fætus, une embryotomie a été réalisée dans le but d'arrêter le saignement pour sauvetage maternel, une hystérectomie d hémostase a été effectuée, suivie de la mise en place d'un drain pour évacuer le sang résiduel et surveiller d'éventuels saignements", explique la mission d'audit. Qui renseigne que l'intervention a dure environ trois heures. "En fin d'intervention, la patiente a présenté un arrêt cardiorespiratoire suivi d'une réanimation sans succès. Le décès a été constaté à dix-neuf heures", lit-on encore sur le texte.
"Face à cette situation, le ministère de la Santé et de l'Action sociale renouvelle ses condoléances à la famille, manifeste son soutien aux personnels de santé et d'action sociale et les exhorte à persévérer dans les soins humanisés. Il appelle au calme et à la sérénité; et réitère sa ferme volonté d'offrir aux populations des services de qualité", conclut le texte. Qui déconstruit totalement la thèse du procureur de Kédougou. Dans un communiqué, ce dernier accuse le personnel présent au moment des faits d'homicide involontaire et de complicité. Ce qui a conduit à l'arrestation du gynécologue Léonce Mbade Faye, de l'anesthésiste Abdou Aziz Dioum et de l'infirmier Bakary Diabakhaté.