NETTALI.COM - Il n'y a pas une seule minute à perdre. L'opposition doit s'unir pour faire face à une éventuelle 3e candidature de Macky Sall. C'est l'appel lancé ce dimanche par Dr Abdourahmane Diouf, président du parti "Awalé".
Dr Abdourahmane Diouf est formel. De l'avis du président du parti "Awalé", il n'est surtout pas question d'attendre le Conseil constitutionnel pour savoir si Macky Sall a le droit ou non de briguer un troisième mandat. "Le piège, ce serait d'attendre le dépôt des candidatures au mois de décembre 2023 pour que M. Ismaëla Madior Fall demande au Conseil constitutionnel d'interpréter ce qu'il a, lui-même, écrit dans la Constitution", a dit le coordonnateur de la coalition "Aar Sénégal" ce dimanche au cours d'un live sur les réseaux sociaux. "Pour faire face à la volonté de Macky Sall de briguer un troisième mandat, j'appelle à l'unité de toute l'opposition", a laissé entendre le président de "Awalé". Abdourahmane Diouf lance à un appel pressant aux coalition Yewwi askan wi, Aar Sénégal, Wallu Sénégal, "Les Serviteurs"... pour "un front uni de l'opposition contre la 3e candidature". "Le combat doit commencer tout de suite. Il n'y a pas une minute à perdre", estime-t-il.
Analysant le discours à la nation prononcé vendredi dans la soirée par le chef de l'Etat, Abdourahmane Diouf ne cache pas sa déception. Selon lui, le président de la République a esquivé les questions sur lesquelles il était attendu. Pis, de l'avis d'Abdourahmane Diouf, Macky Sall a voulu mettre sur le dos de l'opposition toute la responsabilité de ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale, le 12 septembre dernier. "Ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale est une honte, mais les responsabilités sont partagées. Pour la première fois dans l'histoire du Sénégal, des gendarmes sont entrés dans l'Assemblée nationale. L'Etat aurait dû prendre ses responsabilités pour que l'élection du président de l'Assemblée nationale se fasse dans la sérénité. C'est donc un échec pour le chef de l'Etat, lui-même", souligne le président de "Awalé". Toutefois, il estime que l'opposition parlementaire a fait une interprétation erronée des textes pour demander la démission des ministres élus députés. "Tout ceci montre qu'il fallait de larges discussions entre les différentes parties", dit-il.
Par ailleurs, Abdourahmane Diouf est revenu sur le choix porté sur Amadou Ba pour occuper le poste de Premier ministre. Et c'est d'abord pour dire que "ce gouvernement ne fera rien d'extraordinaire qui puisse changer le quotidien des Sénégalais". Il poursuit : "Amadou Ba n'a pas été un ministre au service du secteur privé national. Bien au contraire, il a plus servi le secteur privé français quand il était ministre de l'Economie et des Finances."