NETTALI.COM - En conférence de presse de veille de match, Aliou Cissé est largement revenu sur la rencontre amicale qui va proposer ce samedi à Orléans (France) les Lions de la Téranga à la Bolivie. Inscrit dans le cadre de la préparation de la coupe du monde Qatar 2022, ce match test a une importance capitale pour le sélectionneur des Lions.
Pourquoi vous avez décidé de ne pas remplacer les joueurs forfaits ?
"C’est vrai, il y avait 29 joueurs et on a eu quelques blessures, mais j’ai préféré rester à 26 parce que j’ai le nombre de joueurs qu’il faut pour pouvoir bien travailler dans ce stage. C’était assez exceptionnel (de convoquer) 29 joueurs. Pour le travail, ça peut être parfois un peu difficile mais, dès qu’il y a eu ces deux blessés (Noah Fadiga et Edouard Mendy), j’ai préféré regarder l’ossature du groupe. C’est un choix".
Qu’est-ce qui doit être déterminant sur les derniers choix de joueurs pour la Coupe du Monde si on constate que les dernières arrivées se sont montrées très aguerries ?
"L’équipe nationale est une porte d’entrée et de sortie mais, depuis quelques temps, j’ai gardé l’ossature du groupe. 85, 90 ou 95% de l’effectif est là depuis le début de cette aventure. Il y a des garçons qui s’étaient blessés et qui reviennent, comme Krépin Diatta (présent à ses côtés en conférence de presse). Il y a également eu ceux qu’on a vus intéressants et qui sont venus renforcer. Mais, en réalité, l’ossature est là depuis pratiquement 5 ou 7 ans.
C’est vrai, si nous regardons la semaine d’entraînement, cela (l’apport des nouvelles arrivées) ne nous étonne pas. S’ils sont venus en Equipe Nationale, c’est parce qu’ils ont de la qualité. Ils confirment tout le bien qu’on pense d’eux. Demain sera l’occasion idéale pour pouvoir donner du temps de jeu à ces garçons qui n’ont pas l’habitude de joueur. Après, à la fin de ce stage, on fera un point pour sortir le groupe le plus équilibré et homogène possible".
A quel type de match s’attendre contre la Bolivie ?
"Le choix d’affronter la Bolivie n’est pas anodin, c’est bien réfléchi. On a pensé de devoir jouer une équipe d’Amérique du Sud avant la Coupe du Monde, et on a l’occasion de le faire avec la Bolivie. Les équipes d’Amérique du Sud sont souvent bien organisées, elles mettent de la densité et de l’agressivité dans leur jeu. Demain, ce sera tout sauf un match amical. Il y aura de l’intensité et de l’agressivité. L’Equateur peut être dans cette agressivité, même si ce ne sont pas les mêmes équipes tactiquement. Je pense qu’on sera servi".
Quelle est l’importance de ce match contre la Bolivie ?
"Il faut d’abord jouer. On a deux matchs de style différent dans cette trêve. C’est très intéressant de continuer à nous améliorer sur notre fond de jeu et sur le plan tactique. On doit mettre en place notre projet de jeu. Mais au-delà de gagner, ce qui est important, il faut donner du temps de jeu à d’autres joueurs pour qu’ils s’expriment pour enfin qu’on puisse avoir en novembre une liste homogène et cohérente. C’est l’ambition dans ces deux matchs amicaux".
Sur quoi vous vous basez pour composer votre onze titulaire, sur la forme du moment ou sur le vécu ?
"Les deux me vont. Dans les périodes actuelles, il faut rallier les deux. Ce qui est important est de ne pas faire une révolution. Il faut essayer d’ouvrir l’équipe tout en gardant une ossature qui permettra aux nouveaux et les plus expérimentés de pouvoir s’exprimer. Quand on regarde le timing avec la Coupe du Monde, c’est maintenant ou jamais de donner l’occasion à d’autres".
Qu’est-ce que cela vous inspire d’avoir été longtemps à la tête des Lions ? Est-ce que vous vous considérez comme un modèle africain ?
"C’est une question qu’on me pose souvent. Si je suis un modèle pour les techniciens africains ? Je ne le crois pas. Je suis un jeune entraîneur qui essaie de percer dans ce milieu. Quant à la longévité, ce n’est pas un hasard. Si vous restez longtemps dans un poste, ce n’est pas parce qu’on vous fait un cadeau, c’est parce que vous faites un bon travail, surtout au Sénégal (rires). J’en suis fier et content. C’est un travail d’ensemble, et j’en profite pour féliciter les joueurs, c’est grâce à eux que je suis encore là. Maintenant, à travers ce que fait la Fédération Sénégalaise ou le football sénégalais est en train de faire envers moi, si d’autres fédérations veulent le faire avec le fils de leur pays, je les encourage. Une équipe nationale, au-delà de la connaissance technico-tactique, il y a la connaissance du pays. J’ai ça moi. C’est un plus pour pouvoir diriger l’équipe nationale".
A quel système de jeu s’attendre contre la Bolivie, le 3-5-2 ?
"Ça peut évoluer. On a le potentiel de jouer dans un 3-5-2. D’ailleurs, la plupart de nos défenseurs jouent avec ce système en club. Je l’ai essayé au moins quatre fois depuis que je suis à la tête de cette sélection. A deux mois de la Coupe du Monde, il est très difficile de pouvoir faire une révolution sur le plan tactique, même si nous sommes en déséquilibre sur certains postes. Mais on a essayé des choses à l’entraînement et on aimerait les essayer dans ces deux matchs. On va rester fidèle à ce que nous savons faire, sur la stratégie et la tactique qui nous a fait ce que nous sommes aujourd’hui, ce qui nous a fait gagner la Coupe d’Afrique et qui nous a qualifier à la Coupe du Monde. Il peut y avoir une évolution pendant le match".
Est-ce que vous avez déjà commencé à se préparer pour nos adversaires à la Coupe du Monde, notamment les Pays-Bas et le Qatar ?
"Je ne me suis pas encore projeter sur ces adversaires. On est concentrés sur ces deux matchs amicaux. Tout le monde connaît les valeurs et les forces des Pays-Bas, mais chaque chose à son temps, on prend les matchs les uns après les autres. Pour l’instant, c’est la Bolivie puis ce sera l’Iran. On verra ce qui se passera à la Coupe du Monde".
Comment s’est passée votre semaine à Orléans ? Est-ce un moment particulier de jouer en France avant le Mondial ?
"Ça c’est bien passé. Aujourd’hui (vendredi), on a reçu une visite surprise de la FIFA pour les contrôles antidopage (rires). Les conditions sont bonnes ici, les terrains sont bons, et j’en profite pour remercier la ville d’Orléans".