NETTALI.COM - Mamadou Diop Decroix n'est pas opposé à une loi d'amnistie qui remettrait Khalifa Sall et Karim Wade dans le jeu politique. Bien au contraire, le secrétaire général d'And-Jëf/Pads estime qu'on n'en serait pas là si son discours de mai 2019 avait été entendu par le Président Macky Sall. 

Invité ce dimanche de l'émission Opinion sur Walf Tv, Mamadou Diop Decroix n'a pas échappé à la question sur cette initiative du Président Macky Sall qui veut proposer à l'Assemblée nationale le vote d'une loi d'amnistie qui profiterait principalement à Khalifa Ababacar Sall et Karim Meïssa Wade. "Il n'est jamais trop tard pour bien faire", estime le secrétaire général d'And-Jëf/Pads. Mais il s'empresse de préciser que la question aurait pu être réglée depuis très longtemps. Et de rappeler son allocution prononcée en mai 2019 lors de l'ouverture du dialogue national. "Je disais au Président Macky Sall que nous voici à l'orée d'une entreprise difficile. Réussir à nous parler après tant d'années de confrontation pour accéder à de nouveaux consensus autour des règles qui gouvernent une vie démocratique normale en termes de libertés et de modalités de dévolution démocratique du pouvoir. La crise de confiance est profonde entre vous et nous. Il ne sert à rien de la sous-estimer encore moins de l'ignorer. Le séjour prolongé de Khalifa Ababacar Sall en prison tout comme l'exil prolongé de Karim Wade loin de sa famille et leur éviction de la dernière élection présidentielle restent des facteurs de persistance de la crise actuelle", se souvient Mamadou Diop Decroix. Ce dernier regrette : "Si on nous avait été, probablement ça aurait été même oublié aujourd'hui."

Revenant sur le traitement judiciaire de l'affaire Karim Wade, le parton d'And-Jëf soutient : "Je suis absolument hostile à toute juridiction d'exception. Et la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei) est un tribunal d'exception. On vous arrête, on vous dit que la Tour Eiffel de Paris vous appartient. Et ce n'est pas à moi qui vous accuse de prouver que la Tour Eiffel vous appartient, mais c'est à vous de prouver qu'elle ne vous appartient pas. Si vous n'y arrivez, je vous garde en prison. Pis, une fois que vous êtes condamnés, il n'y a de cour d'appel, ni de cassation." "Nous nous sommes battus contre ça, mais aussi contre la répression contre Khalifa Sall. J'ai entendu certains dire qu'ils ont pris l'argent du pays. Mais au fond, ce n'est pas pour ça qu'ils ont été envoyés en prison. On ne peut pas minimiser les raisons réelles pour lesquelles ont été emprisonnés. Et ces raisons sont politiques. D'autant que pour quelqu'un comme Karim, les gens ont cherché partout et ils n'ont rien trouvé", souligne l'ancien ministre. Qui pense malgré toute que "ce sera une bonne chose si l'amnistie se réalise".