NETTALI.COM- A. Sow alias “Liw Faramarene” et S. M. Sène alias “Prince Jackson” ont été arrêtés et déférés au parquet par les limiers de la Division spéciale de cybercriminalité. Deux plaintes de Ndèye Fatou Diouf Diaga et de son fils Seydina Alioune Seck pour insultes à l'endroit de feu Thione Seck et de sa famille sont passées par là.

Les 21 et 30 septembre dernier, les limiers de la Division spéciale de la cybercriminalité (DSC) ont été saisis de deux plaintes de la part de la veuve de feu Thione Seck, du nom de Ndèye Fatou Diaga Diouf et de son fils Seydina Alioune Seck contre les nommés A. Sow alias “Liw Faramarene” et S. M. Sène alias “Prince Jackson”.

Dans les plaintes transmises aux enquêteurs, la famille Seck s’insurge contre les agissements du duo qui ne cesse de proférer des injures publiques et de salir l’honneur de la famille, par le biais d'un système informatique. Ils reprochent aux deux tik-tokeurs d'avoir diffusé, sur les réseaux sociaux, des vidéos dans lesquelles ils profèrent des insanités à leur endroit, ainsi qu'à feu Thione Seck et toute sa famille.

Selon EnQuête, lors de sa déposition, Diaga a confié aux enquêteurs qu'elle a été informée par un de ses fils du nom de Seydina Alioune Seck que Liw Faramarene et Prince Jackson ont diffusé, à travers le réseau social TikTok, des injures à son endroit et à celui de son défunt époux, Thione Ballago Seck. Elle a aussi précisé ne pas connaitre les raisons qui ont motivé de telles insultes envers sa famille. Elle a également indiqué aux hommes du commissaire Aly Kandé, le patron de la DSC, avoir été particulièrement touchée par les propos de S. M. Sène alias “Prince Jackson”.

Dans le cadre de cette enquête, poursuivent les interlocuteurs du journal, les vidéos incriminées ont été visionnées. Ce qui a permis aux limiers chargés de ce dossier de constater que, d'une part, A. Sow a insulté la mère de l'artiste chanteur Wally Ballago Seck et, d'autre part, que M. Sène a proféré des insultes à Ndèye Fatou Diaga Diouf, Wally Seck et feu Thione Seck. Également entendu dans le cadre de la procédure, Seydina Alioune Seck, après avoir confirmé les propos de sa maman, a soutenu que M. Sène a déshonoré la mémoire de leur défunt père, à travers des propos qui heurtent toutes les sensibilités. Qu'à travers leurs injures, l'image et la réputation de leur famille ont été ternies et, en particulier, celles de son grand frère Wally Ballago qui est une icône de la musique sénégalaise.

Auditionné par les hommes du commissaire Aly Kandé, A. Sow alias “Liw Faramarene” a reconnu les faits, notamment qu'il a fait une vidéo dans laquelle il profère des injures et l’a postée sur son compte TikTok. Lorsqu’il a été interpellé sur le motif de son geste, il a confié qu’il a agi par frustration. Une frustration due aux moult tentatives vaines de rencontrer le chanteur en vogue Wally Seck. « Je voudrais aussi vous dire que je n'ai jamais insulté les deux plaignants, à savoir Ndèye Fatou Diaga Diouf et son fils Seydina Alioune Seck », a-t-il ajouté lors de son audition, pour se dédouaner.

Prince Jackson déjà arrêté pour injures contre le président de la République Quant à S. M. Sène alias “Prince Jackson”, qui a été appréhendé par les gendarmes de la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane, la semaine dernière, et placé sous mandat de dépôt pour les mêmes faits la même semaine, il a été extrait de la prison de Rebeuss pour être entendu. Car il fait l’objet d’une autre procédure judiciaire. En effet, il a déjà fait l'objet de l'ouverture d'une information judiciaire confiée au doyen des juges, pour avoir proférer des insultes contre le président de la République Macky Sall. Donc, son dossier se corse avec cette plainte de la famille Seck. Lors de son audition, renseigne EnQuête, il a soutenu ne connaître que Seydina Alioune Seck qui est son ami. Ensuite, il a ajouté n’avoir jamais rencontré Ndèye Fatou Diaga Diouf. « Je reconnais sans ambages ce dont on m'accuse. J'ai insulté la dame Ndèye Fatou Diaga Diouf, feu Thione Seck et Wally Ballago Seck. Je ne comprends pas non plus les raisons qui ont poussé la plainte de Seydina Alioune Seck que je n'ai jamais cité dans mes vidéos. J'ai publié mes vidéos dans mon compte qui a deux mille abonnés. J'ai fait ces vidéos, car je suis très frustré de l'attitude de Wally Seck qui n'a pas voulu me voir, malgré mes moult tentatives », a confié M. Sène alias “Prince Jackson” face aux enquêteurs de la Division spéciale de la cybercriminalité.

Au terme de leur période de garde à vue, A. Sow alias “Liw Faramarene”, âgé de 20 ans et élève en classe de première au nouveau lycée de Louga, et S. M. Sène alias “Prince Jackson”, qui est né en 1990 et livreur de son état, ont été présentés, ce mercredi, devant le procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar pour les faits d’injures publiques et d’atteinte à l'honneur par le biais d'un système informatique. Il y a lieu, également, de souligner que dernièrement, beaucoup de tik-tokeurs ont été envoyés en prison, soit pour insultes ou pour escroquerie.

Six tik-tokeurs interpellés en 4 mois

TikTok est incontestablement le réseau social en vogue. Et les Sénégalais l’ont pris d'assaut. Le plus souvent à la quête d’une notoriété. Mais, à l’instar de tous les autres réseaux sociaux, les dérives y font florès, au grand dam de pans de plus en plus importants de la société. D’ailleurs, le chef de l’État a multiplié, ces dernières années, les sorties contre ces dérives et l’utilisation biaisée de ces RS. Ainsi, dernièrement, il avait menacé de ses foudres ceux qui les utilisent pour insulter, flétrir et attenter à l’honorabilité des gens ou encore ceux qui les utilisent pour arnaquer d’honnêtes citoyens. Il semblerait qu’il ait été entendu par les forces de l’ordre qui multiplient les arrestations, depuis quelques mois.

Rien qu’en ce qui concerne le réseau social TikTok, entre juillet et octobre, six utilisateurs ont été interpellés dans la capitale et les régions par les forces de défense et de sécurité. Retour sur quelques mois de traque. Au mois de juillet dernier, B. Bao alias “Akad” avait été arrêté pour association de malfaiteurs et offense au chef de l’État. En compagnie d’un ami du nom d'O. Touré dit “Diaz”, ils faisaient des vidéos dans lesquelles ils insultaient le président de la République Macky Sall. Interrogé sur le mobile de son acte, après l'avoir reconnu, il avait soutenu nourrir une haine envers le locataire du palais de l’avenue Léopold Sédar Senghor.

Le même mois, la célèbre tiktokeuse Raby Ba avait été interpellée par les limiers de la Division des investigations criminelles (Dic). Les hommes du commissaire Adramé Sarr, le patron de la Dic, reprochaient à la dame qui s’est rendue célèbre à travers le réseau social TikTok par ses pas de danse, les faits d'abus de confiance. Suite à une plainte d’une certaine Rouguiatou Diallo pour abus de confiance présumé portant sur près de 10 millions de francs CFA.

En effet, au mois de décembre dernier, le fils de la plaignante, Amadou Diallo, avait été victime d’un grave accident de la circulation. Il était tombé dans un coma profond pendant trois mois. Ne pouvant plus supporter les frais médicaux de son enfant, Rouguiatou Diallo avait contacté Raby Ba pour une campagne de levée de fonds au profit de son fils hospitalisé à l'hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff. La tik-tokeuse avait réussi à rassembler près de 10 millions de francs CFA. Mais au lieu de reverser l’argent, elle l’avait utilisé, selon Rouguiatou Diallo, à des fins personnelles. La maman désemparée assurait avoir interpellé la mise en cause, à plusieurs reprises. Mais chaque fois, dit-elle, Raby Ba lui fournissait des explications tirées par les cheveux. Elle finira par porter plainte pour abus de confiance. Le tik-tokeur

A. Diouf a, quant à lui, été arrêté pour collecte illicite de données à caractère personnel, le mois d'août dernier. La police de Jaaxaay lui reproche d'être membre d'un gang qui a commis plusieurs agressions et cambriolages un peu partout dans la banlieue.

Le tik-tokeur M. Ndao, plus connu sous le nom de “OG Tanor”, a, lui, été interpellé par la gendarmerie de Kaolack au mois d'août. On lui reprochait des faits liés à l'homosexualité, au lendemain de la fête de Tamxarit. Ce que sa famille avait nié, parlant d'erreur.

Cette liste, loin d’être exhaustive, est bouclée par l'arrestation de S. M. Sène alias “Prince Jackson” et d’A. Sow alias “Liw Faramarene” pour les faits d'injures publiques et d’atteinte à l'honneur par le biais d'un système informatique.