NETTALI.COM - Se présentant comme un agent immobilier, Cheikh Thiam a escroqué 100 millions de francs CFA à la coopérative d’habitat des agents du supermarché du Casino. Il risque 2 ans de prison ferme.
Comme tous les Sénégalais qui veulent signer un divorce avec la location, les agents du supermarché Casino rêvent d’avoir leur propre toit. Pour concrétiser leur vœu, ils avaient mis en place une coopérative d’habitat. La représentante de ladite coopérative fait la connaissance de Cheikh Thiam qui s’est présenté comme un promoteur immobilier. Le lien est vite établi et ce dernier, après les conciliabules, s’engage à céder 100 parcelles à 125 millions de francs CFA à Sébikotane. C’était en 2020. La coopérative, par l’intermédiaire de sa représentante, commence à lui remettre des chèques.
C'est ainsi qu'il lui a été remis dans un premier temps, le 15 janvier 2020, 85 millions de francs CFA. Ensuite, une deuxième remise lui a été faite. Il s’agit, cette fois-ci d’un montant de 10 millions de francs CFA encaissé le 9 juillet 2020. Et, enfin, en janvier 2021, il perçoit un troisième versement d’une somme de 5 millions de francs CFA. Après avoir encaissé toute ces montants, Cheikh Thiam se fond dans la nature, alors qu’il n’avait remis la moindre parcelle.
L’inquiétude et le doute commencent à assaillir les pères et mères de famille de la coopérative. Ces derniers, n’ayant reçu aucun document pouvant leur faire espérer un quelconque terrain, commencent à réclamer leurs sous. De guerre lasse, ces derniers finissent par saisir la justice.
Interpellé, arrêté, inculpé et placé sous mandat de dépôt, Cheikh Thiam a comparu devant le juge des flagrants délits de Dakar. A la barre et face à ses victimes, il soutient qu’il avait un droit de bail et une délibération et il ne reste plus que le terrassement.
Le juge lui rappelle qu’il n’a pas servi de délibération, mais plutôt une autorisation de lotir. A cette interpellation, le prévenu rétorque : « j'ai une délibération signée par le sous-préfet et le maire. Je suis dans les dispositions pour rembourser ».
La représentante de la coopérative a elle révélé que lorsqu’elle est allée sur le site, elle n’y a rien trouvé. L’avocat des parties civiles a ainsi réclamé la somme de 130 millions de francs CFA pour toute cause et préjudice confondus. Il a, dans sa plaidoirie, révélé que le prévenu n’est pas à son premier coup d'essai, d’autant plus que d’autres plaintes de la même nature planent au dessus de sa tête.
Quant au procureur, il a requis 2 ans ferme contre lui.
Son avocat de la défense lui, a tenté de rassurer estimant que son client peut, en six mois, livrer l'ensemble des parcelles. Ce sont, selon lui, des engagements pris par les membres de sa famille. « Pour préserver les intérêts de la partie civile et de la société, la loi vous permet d'ajourner la peine », a-t-il plaidé.
Abondant dans le même sens, Me Bamba Cissé souligne que le procureur a parfaitement raison de dire que les faits sont constants. Mais, précise-t-il : « le prévenu n'essaie pas d'entrer dans le patrimoine de quelqu'un de manière frauduleuse. Il a fait 10 ans dans le domaine immobilier ».
L’affaire est mise en délibéré pour jugement qui sera rendu le 24 octobre prochain.