NETTALI.COM- Depuis quatre jours, le leader du parti Pastef est en train de sillonner la Petite Côte, dans le cadre d'une tournée nationale qu'il a entamée dans le département de Mbour. Un programme qui n'a pas laissé de marbre l'État du Sénégal qui a déployé un grand nombre de forces de l'ordre équipées d'un arsenal de répression troublant dans le département.

Le département de Mbour est-il en état de siège ? Une question que se posent bien des Mbourois qui, selon le journal EnQuête, depuis l'arrivée d'Ousmane Sonko dans la zone, partagent leur ville avec des forces de défense et de sécurité. Lesquelles, armées jusqu'aux dents, jalonnent à tout moment de la journée les artères de la ville. Une présence qui inquiète les citadins qui n'avaient pas l'habitude d'une telle présence massive des hommes de tenue dans les rues de Mbour. Cette situation troublante, au regard des Mbourois, est due à la présence du chef de l'opposition sénégalaise dans le département. Pourtant, Ousmane Sonko avait déclaré que l'objectif qui sous-tend cette tournée est de rendre des visites de courtoisie aux notables du département. « L’esprit du ‘’Nemeeku Tour’’, c’est d’aller au près des populations et d’échanger avec elles. C’est dans ce cadre que nous sommes venus rendre visite aux chefs de village et aux chefs religieux et coutumiers. Nous avons 12 étapes à faire et cela se passe très bien », avait fait savoir le leader de l'opposition à l'entame de sa tournée.

Faisant une lecture de la présence des gendarmes et des éléments du GMI à travers la ville, Ousmane Sonko déclare : « Nous considérons que c’est une paranoïa qui ne se justifie pas de la part du pouvoir. » Et de mettre en garde : « Personne ne peut nous empêcher de faire ce que nous devons faire. Et les huit jours que nous avons prévu de passer dans le département de Mbour, nous les ferons pleinement. Nous allons faire toutes les étapes que nous devons faire », promet Sonko. Qui estime que la mobilisation de toutes ces troupes dans le département pour toute la durée de son séjour dans la Petite Côte est du gaspillage des richesses du Sénégal. « À quoi ça sert de mobiliser autant de troupes et de mettre autant d’argent pour le carburant et les dépenses pour cette petite tournée que nous faisons ? À la limite, c’est un honneur qu’on nous fait (...) Macky Sall doit se ressaisir », déclare le président du Pastef. Pour lui, ça ne sert à rien de mettre en place ce dispositif. « Il faut s’interroger sur le coût financier. Tout ce que vous avez vu ici, ce sont des renforts achemines de Thiès et de Dakar. Celui avec qui nous avons échangé à Joal est un colonel et il était à la tête de 400 éléments, sans parler du carburant et de la nourriture de ses éléments », déplore-t-il.

En effet, constate EnQuête, une grande armée a été mobilisée dans le département de Mbour : des gendarmes et des éléments du GMI en fonction de la zone d'intervention. Transportés dans 15 véhicules camions, quatre chars antiémeutes, cinq bus remplis d’éléments du GMI de Thiès depuis le début la tournée, les forces de l'ordre sont piquées sur des lieux stratégiques comme à la devanture du magasin Auchan, le stade Caroline Faye, la station Shell, devant le commissariat central, entre autres, sans compter la compagnie régionale de la gendarmerie qui l'avait intercepté à Joal.

Le maire de Mbour veut aussi entamer une tournée, la semaine prochaine

Cette tension qui a démarré depuis quatre jours, pourrait tourner au vinaigre et dégénérer la semaine prochaine, puisque les ‘’pastéfiens’’ souhaitent que leur leader vienne dans la commune de Mbour pour rencontrer les responsables de cette ville. Cette venue d'Ousmane Sonko, alerte le journal, pourrait jeter de l'huile sur le feu, puisque, depuis hier, le maire de Mbour, Cheikh Issa Sall, a programmé de commencer lui aussi des visites de proximité auprès des dignitaires religieux et coutumiers de la commune, pour évaluer l'état d'avancement de ses actions depuis les dix mois qu'il est à la tête de cette collectivité territoriale. Après avoir bloqué le cortège d’Ousmane Sonko durant la campagne électorale de 2019 au quai de pêche, une deuxième altercation entre ‘’pastéfiens’’ et membres du mouvement Amdem pourrait conduire au pire, ce week-end.