NETTALI.COM - Pape Alé Niang savait qu'il allait être arrêté et envoyé en prison. Révélation de son avocat. Me Moussa Sarr soutient même avoir tenu, jeudi dernier, une réunion avec la famille du journaliste pour les préparer à cette éventualité.
Pape Alé Niang a été placé ce mercredi sous mandat de dépôt par le juge du deuxième cabinet. Ce que confirment ses avocats au sortir du face-à-face avec le juge Mamadou Seck. "Il (Pape Alé Niang, ndlr) a été entendu par le juge du deuxième cabinet qui l'a placé sous mandat de dépôt. Il est poursuivi pour trois infractions : divulgation d'informations militaires non rendues publiques par la hiérarchie et de nature à porter atteinte à la Défense nationale, recel de documents administratifs et militaires et diffusion de fausses nouvelles de nature à jeter le discrédit sur les institutions", explique Me Moussa Sarr qui coordonne le pool des avocats du journaliste. Et de poursuivre : "Nous allons nous concerter pour demander qu'il soit entendu le plus rapidement possible pour que nous puissions dérouler notre stratégie de défense pour le faire sortir le plus rapidement possible."
Les avocats de Pape Alé Niang espèrent ainsi lui obtenir une liberté provisoire. Mais, soutient Me Moussa Sarr, l'objectif de la bataille qui commence, c'est le non-lieu total. Parce que, explique-t-il, "les faits qui lui sont reprochés, sont mal fondés. Ils ne sont pas du tout avérés. Il a été arrêté et poursuivi sur de prétendues diffusions de messages radio de la police et des sapeurs-pompiers, alors que ces messages étaient dans l'espace public avant que Pape Alé Niang n'en parle. A partir de ce moment, on ne peut pas lui reprocher d'utiliser des messages qui sont sur les réseaux sociaux pour faire son travail d'investigation et éclairer l’opinion publique. Sa place n'est pas en prison. Il faut que l’État prenne ses responsabilités et arrête cette violation de la liberté. Il faut qu'on arrête d'instrumentaliser la justice pour solder des comptes politiques". Selon l'avocat, ce mercredi 9 novembre 2022 restera "un triste jour, un jour sombre pour la presse sénégalaise, pour la démocratie parce que sans liberté de la presse, il n'y a pas de démocratie".
Interrogé sur l'état d'esprit de son client privé de liberté depuis dimanche dernier, Me Moussa Sarr fait des révélations de taille. "Le mercredi dernier, Pape Alé est venu me voir dans mon cabinet. Nous avons discuté pendant quatre heures de temps. Il était venu me dire qu'il avait des informations disant, de sources sûres, qu'il allait être arrêté prochainement. Il m'a dit de prendre toutes mes dispositions pour informer sa famille. Et on a tenu une réunion avec sa famille le jeudi pour que je sois en état d'alerte", révèle-t-il. Avant de rassurer : "Pape Alé est serein et sa famille est sereine."