NETTALI.COM- Annoncé depuis quelques années, le port du bracelet électronique est désormais effectif au Sénégal. Le ministre de la Justice a procédé, ce mardi 15 novembre 2022, à la cérémonie de lancement officiel des activités du Centre de Surveillance électronique, chargée du contrôle à distance des personnes placées sous surveillance électronique sur décision judiciaire. Pour la phase expérimentale, 1000 bracelets sont disponibles.
Face aux longues détentions préventives qui accentuent la surpopulation carcérale, l'Etat du Sénégal a décidé d'instaurer le port du bracelet électronique. Annoncé depuis des années, il sera effectif à partir de ce mardi 15 novembre 2022. A cet effet, le ministre de la Justice a lancé officiellement les activités du Centre de Surveillance électronique, chargée du contrôle à distance des personnes placées sous surveillance électronique sur décision judiciaire.
Dans son discours, Ismaïla Madior Fall a révélé que 1000 bracelets sont prévus pour la phase expérimentale et 1000 autres sont commandés.
Ainsi, a-t-il rendu "un vibrant hommage au président de la République, pour s'être personnellement investi dans la mise en place de ce Centre de Surveillance électronique, et pour que ses activités puissent démarrer, le plus rapidement possible." Le ministre a également salué "l'engagement quotidien du Chef de l'État pour l'allègement de la sanction pénale et la lutte contre le surpeuplement carcéral.
Toutefois, il se désole que " la mise en œuvre de la plupart des modes d'aménagement des peines reste timide, alors que des mécanismes comme la libération conditionnelle et la réduction des peines ne permettent pas, à eux-seuls, de désengorger considérablement les prisons, encore moins d'atteindre les objectifs liés à l'humanisation de la sanction pénale." D'où l'adoption des lois n° 2020-28 et 2020-29 du 07 juillet 2020, qui ont introduit le bracelet électronique dans notre système pénal.
" Le recours au bracelet électronique comme alternative à la détention provisoire et mode d'aménagement des peines s'avère particulièrement intéressant pour réduire les mandats de dépôt et limiter les peines privatives de liberté ", se réjouit-il. Car, se désole le ministre, " la recherche d'un équilibre entre l'efficacité de la procédure pénale et la préservation des droits fondamentaux ne facilite pas aux acteurs judiciaires le choix entre la liberté et la détention, autrement dit entre le principe et l'exception. La complexité de certains modes d'aménagement des peines ne favorise pas non plus leur prononcé, lieu et place de la peine en d'emprisonnement."
Par conséquent, renseigne M. Fall, " le placement sous surveillance électronique constitue, en ce sens, une solution rassurante." " Ambivalent de par sa nature, il est à la lisière de la liberté et de la détention. Il offre à la personne, qui en bénéficie, les avantages de la liberté provisoire ou du contrôle judiciaire, et présente, pour les besoins de la procédure ou de l'exécution d'une décision judiciaire, les mêmes garanties de représentation en justice que la détention provisoire" ajoute-t-il.
Pour finir, le Garde des Sceaux invite les magistrats " à s'approprier ce nouveau dispositif dont la réussite dépend en grande partie des décisions de placement sous surveillance électronique qu'ils voudraient bien ordonner ou prononcer." " Je souhaite qu'il en soit vivement ainsi et que nous puissions d'ici peu de temps, rompre avec les longues détentions et le surpeuplement carcéral", conclut-il.