NETTALI.COM - L'emprisonnement du journaliste Pape Alé Niang s'est invité ce mardi au face-à-face entre les journalistes et la Conférence de presse des leaders de la coalition Yewwi askan wi. Occasion saisie par Ousmane Sonko pour lancer un défi au juge qui a envoyé le patron de Dakar matin en prison. 

Ousmane Sonko était ce mardi parmi les orateurs de la Conférence de presse de Yewwi askan wi. Et le leader de Pastef est encore largement revenu sur l'emprisonnement du journaliste Pape Alé Niang. De l'avis du maire de Ziguinchor, le constat général, c'est que "nous sommes face à un pouvoir qui exerce de l'injustice et de la violence sur le peuple". Pourtant, rappelle-t-il, "la souveraineté appartient au peuple". "On laisse trop faire même si chacun a sa façon de manifester sa solidarité et de dénoncer l'injustice", dit-il.

Selon Ousmane Sonko, le projet du Président Macky Sall, c'est de faire taire toutes les voix discordantes. Aussi exprime-t-il sa solidarité aux "détenus politiques". "Macky Sall a battu tous les records d'emprisonnements pour des délits d'opinion", fustige le leader de Pastef. Qui cite : "Pape Alé Niang serait rentré chez lui si son dossier avait été confié à un autre juge d'instruction." Et de défier : "S'ils ont arrêté Pape Alé Niang à cause du rapport d'enquête interne de la gendarmerie, ils n'ont qu'à venir me chercher. Avant lui, j'ai lu publiquement le contenu." D'ailleurs, Ousmane Sonko interpelle publiquement tous les magistrats qui envoient des Sénégalais en prison, selon lui, sans aucune base légale. Il rappelle : "Les manipulations de Serigne Bassirou Gueye (ancien procureur de la République, ndlr) a coûté la vie à 14 personnes."

Parlant de la polémique sur une éventuelle candidature de Macky Sall à la présidentielle de 2024, Ousmane Sonko parle de "stratégie consistant à allumer des contre-feux pour que les Sénégalais ne s'occupent pas de l'essentiel". "Ce débat ne sous intéresse pas, mais si Macky Sall est garçon, il n'a que se mettre devant les Sénégalais et le leur dire qu'il veut un troisième mandat...", dit-il. A en croire le leader de Pastef, le vrai débat c'est la mauvaise gestion avec notamment l'affaire des 45 milliards de francs dépensés par le ministère de l'Environnement pour l'acquisition d'armes de guerre. "Il faut qu'on fasse la lumière sur cette affaire", estime Ousmane Sonko qui révèle la création prochaine de commissions d'enquête parlementaires à cet effet.