NETTALI.COM - Voilà une réaction qui risque de faire du bruit. Il s'agit de celle de l'ancienne ministre du Commerce, Aminata Assome Diatta. Se prononçant sur la disparition des soldats Fulbert Sambou et Gilbert Badji, elle n'a pas cherché midi à quatorze heures pour dire ses quatre vérités. Pour elle, si ceux dont la mission est de protéger les citoyens disparaissent dans "des circonstances rocambolesques", chaque Sénégalais doit craindre pour sa sécurité. Voilà en intégralité le texte d'Aminata Assome Diatta. 

"Chers concitoyens,
À Lomé où je me trouvais il y a quelques jours, j’ai appris avec beaucoup d’inquiétude la disparition de messieurs Fulbert Sambou et Gilbert Badji. Mon inquiétude est d’autant plus grande que la profession des disparus (gendarme et militaire) dont la mission est de protéger leur pays et leurs concitoyens, installe un doute profond dans les esprits. En effet, ils sont formés pour débusquer les malfaiteurs et déjouer leurs pièges. Aujourd’hui, chaque citoyen sénégalais doit craindre pour sa propre sécurité si, même les personnes formées pour nous protéger, peuvent disparaître ou mourir du jour au lendemain, dans des circonstances rocambolesques. Je demande à l’Etat du Sénégal, particulièrement aux autorités compétentes, de prendre toutes les dispositions utiles pour que la vérité éclate.

La science a suffisamment évolué pour que l’état des corps ne soit pas un frein à la réalisation d’une autopsie. Le Sénégal le vaut bien. La stabilité du Sénégal le vaut bien. S’il y a des individus derrière ces disparitions, leur motivation ne peut être que de déstabiliser notre pays. Ces disparitions, ajoutées à tant d’autres choses inquiétantes, sont à l’origine de bien des supputations. Le Sénégal est un et indivisible. Toute personne mêlée à cette affaire doit être démasquée ainsi que ses complices. Une punition très sévère permettrait à tous de réfléchir à deux fois avant d’agir.

Je demande donc solennellement au Président de la République, Son Excellence Macky Sall, mais également à tous les citoyens, tous les acteurs politiques de s’investir, la main dans la main, pour que la vérité éclate. Au moment où le combat pour la paix en Casamance est sur le point d’être définitivement gagné, nous devons tuer dans l’œuf toute tentative malsaine. Nous sommes tous concernés. Rappelons-nous encore le conte «Il n’y a pas de petite querelle». La paix n’a pas de prix!!!

Je présente mes sincères condoléances aux familles des victimes et au peuple sénégalais.

Wasalam!"