NETTALI.COM - « Le défi de l’emploi, s’il n’est pas relevé, expose notre pays à l’implosion ». C’est la mise en garde de l’ancien ministre du Budget, Mouhamadou Makhtar Cissé, lors de la matinée portes ouvertes de l’Institut Edge, ce week-end.
Invité de marque de la matinée portes ouvertes de l’Institut Edge, ce week-end, Makhtar Cissé a fait un profond diagnostic de la situation économique du pays. Parmi les goulots qui freinent l’envol économique du pays, il a évoqué la question du chômage. « Il y a des efforts à faire en étant à l’écoute du marché du travail et de ses pulsions, puis de comprendre ses besoins en essayant d’avoir des formations adaptées dans beaucoup de domaines », a-t-il développé, indiquant que « la moitié de la population du Sénégal a 19 ans et moins. Et 50 % des Sénégalais qui cherchent à intégrer le marché du travail, après avoir fait une formation, ont entre 20 et 25 ans. »
Donc, « cela veut dire que la problématique de l’emploi est un défi majeur pour notre pays. Si nous ne le relevons pas, nous exposons notre pays à l’implosion. Parce que la jeunesse est impatiente. Elle a besoin de travailler, de s’exprimer, de s’épanouir », a mis en garde l’ancien ministre du Budget », a-t-il justifié.
Pour l’heure, a-t-il chiffré, « vous ne compterez pas 500 mille contrats de travail dans ce pays, pour une population active qui n’est pas loin de 5 ou 6 millions. Fonction publique et secteur privé réunis, nous avons moins de 500 mille salariés sur 17 millions 700 mille habitants. »
Poursuivant, l’ancien Directeur des Douanes, qui a renfilé sa toge d’Inspecteur général d’État (IGE), a indiqué que « notre population est composée de 60% de paysans. C’est l’économie rurale qui, quantitativement, domine. Mais ce sont les services qui produisent la richesse pour plus de 60%. Ce qui est un gros paradoxe. » C’est pour cela, « qu’il nous est difficile de décoller économiquement. La transformation structurelle de l’économie suppose que ce soit, le secteur primaire à travers des chaines de valeurs, l’industrialisation qui tire notre économie », a-t-il analysé.