NETTALI.COM- Invité du "Jury du Dimanche", Mamadou Lamine Thiam, président du groupe parlementaire « liberté, démocratie et changement » de Wallu Sénégal annonce qu’ils feront tout pour que les personnes épinglées par le rapport de la Cour des comptes répondent de leurs actes devant les juridictions sénégalaises. Le parlementaire a aussi dénoncé la réactivation de la Cour de répression de l'enrichissement illicite pour des raisons politiques et l'absence de poursuites contre les personnalités épinglées par l'Ofnac.
Le rapport de la Cour des comptes relatif aux fonds force Covid19 continue de scandaliser des Sénégalais épris de justice et de transparence dans la gestion des deniers publics. Président du groupe parlementaire de la coalition Wallu Sénégal, Mamadou Lamine Thiam est scandalisé par les résultats dudit rapport. Selon lui, les parlementaires sont résolument préparés à faire le contrôle de l’action gouvernementale. Mieux, il indique que cette législature est prête à exercer le devoir qui lui est assigné par la constitution et le règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
« Nous avons vu que la Cour des comptes a fait des recommandations au Garde des Sceaux, c'est-à-dire l’ouverture d’informations judiciaires. Nous avons été scandalisés. Nous ne comprenons pas que des fonctionnaires sénégalais ou des ministres puissent profiter du malheur des Sénégalais. Tous les Sénégalais ont cotisé. En plus, les amis du Sénégal nous ont aidés. C’est dommage que la Cour ait décelé plusieurs malversations. Des décaissements non autorisés ou non justifiés. En tout cas, la lecture du rapport montre un grand scandale », a déclaré M. Thiam.
«Politiquement, les ministres ne peuvent pas être disculpés»
Selon lui, la justice sénégalaise a une occasion de se réconcilier avec les Sénégalais. « Je l’ai dit en plénière. Le Sénégal semble aussi être malade de sa Justice. C’est l’occasion pour le ministre de la Justice en suivant les recommandations de la Cour des comptes de se réconcilier avec les Sénégalais », a-t-il commenté, tout en soutenant qu’on ne devrait pas rejeter le tort sur les Dage uniquement. Car, explique-t-il :« les Dage ont une responsabilité administrative. Mais au-dessus des Dage, il y a les ministres. C’est le politique qui est au-dessus des Dages. Je pense que tous les ministres qui ont eu à chapeauter ces Dage, sont aussi dans le coup. C’est une responsabilité politique au niveau de chaque ministère. Politiquement, les ministres ne peuvent pas être disculpés.»
A l’en croire, les députés de l’opposition ne vont pas rester sans rien faire. « Au niveau de l’Assemblée nationale, nous allons user de tous les moyens mis à notre disposition par le règlement intérieur. Nous avons les questions écrites, nous avons les questions orales et nous avons les commissions d’enquête. Et nous allons en déclencher. La configuration actuelle de l’Assemblée nationale nous permet d’aller loin sur beaucoup de sujets. Nous allons déclencher des actions. C’est sûr », promet-il.
« La Cour de répression de l’enrichissement illicite a été créée pour traquer des opposants. »
Par ailleurs, Mamadou Lamine Thiam a évoqué la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). De l’avis du président du groupe parlementaire de la coalition Wallu Sénégal, la juridiction d'exception chargé de réprimer les crimes économiques a été réactivée pour neutraliser un adversaire politique. Il justifie sa pensée par le fait que parmi les personnes citées, une seule était devant cette juridiction. « Son mode de fonctionnement aussi a été décrié par l’ensemble des juristes. Cette juridiction ne doit plus exister dans un Etat de droit dans sa formule actuelle où elle ne fait que la traque sur des opposants. La Crei telle qu’elle est utilisée par le régime du président Macky Sall n’a été mise en place que pour traquer des opposants pour les neutraliser », a soutenu Mamadou Lamine Thiam.
S’agissant de l’Ofnac, il fait constater que la présidente sortante a déposé plusieurs rapports. Mais, relève-t-il pour le déplorer : « aucune poursuite parce que ce sont les régimes qui ont été épinglés ». Ce qui lui fait dire qu’ « il y’a trop d’impunité dans ce poste. Les gens du régime qui sont épinglés, on les dégage de leur poste et quelques temps après ils sont recyclés ». D’après lui, l’Ofnac doit exister parce que les cadres doivent être audités. « Si les recommandations de l’Ofnac sont poursuivies ça devrait permettre d’assainir. Mais la Crei doit disparaître. Quand on est dans l’opposition, on combat un régime sur telle ou telle pratique et quand on arrive au pouvoir on les amplifie », a déclaré Mamadou Lamine Thiam.