NETTALI.COM - Faut-il rappeler à Macky Sall ses anciens propos à savoir qu'il ne protègerait personne ? Le scandale présumé de la gestion des fonds covid 19, est sans doute entre autres occasions de lui rafraîchir la mémoire, surtout au regard de tous ses discours au travers desquels, il prônait l’intransigeance de son régime vis-à-vis des faits de mal gouvernance et jamais suivis d’effets.
Déjà, au lendemain de son élection, dans son premier discours à la Nation, le successeur d’Abdoulaye Wade annonçait la couleur. Il disait : "Cette occasion historique constitue, pour nous tous, un nouveau départ pour une nouvelle ère de rupture, en profondeur, dans la manière de gérer l’État, aux plans institutionnel et économique. C’est pourquoi je tiens à ce que toutes les femmes et tous les hommes qui m’accompagnent dans l’exécution du contrat de confiance qui me lie au peuple, comprennent et acceptent que cette mission ne crée pas une catégorie de citoyens privilégiés, au-dessus des autres et de la loi.’’ Servir et non se servir."
C’est en ces termes que le président Sall s’adressait à ses hommes, le 3 avril 2012. ‘’Gouverner autrement, disait-il, c’est bannir les passe-droits, le favoritisme et les trafics d’influence. C’est mettre l’intérêt public au-dessus de toutes autres considérations et traiter tous les citoyens avec la même dignité et le même respect’’.
S’agissant de la gouvernance économique, Macky Sall promettait justement de renforcer davantage les différents corps de contrôle. ‘’Je compte restituer aux organes de vérification et de contrôle de l’État, la plénitude de leurs attributions. Dans le même sens, l’assainissement de l’environnement des affaires et la lutte contre la corruption et la concussion me tiennent particulièrement à cœur. À tous ceux qui assument une part de responsabilité dans la gestion des deniers publics, je tiens à préciser que je ne protégerai personne, je dis bien personne. J’engage fermement le gouvernement à ne point déroger à cette règle’’.
Dix ans plus tard, ils sont nombreux, les Sénégalais, à penser que le président Sall a complètement jeté aux oubliettes ces engagements.