NETTALI.COM- Un mois avec sursis, c’est la peine que le tribunal des flagrants délits de Dakar a infligée à l’enseignant Ousmane Tounkara. Celui-ci a poignardé son collègue parce qu’il suspectait ce dernier de courtiser sa femme.
Enseignant de profession, Ousmane Tounkara a comparu à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour les faits de coups et blessures volontaires. Il a poignardé au cou un de ses collègues qu’il soupçonnait de courtiser sa femme. Devant le prétoire, le prévenu n’a certes pas nié les faits, mais il les a regrettés. Il les qualifie d’erreurs. « Je le soupçonnais de courtiser ma femme. Cela m'a rendu jaloux. Ma femme n'a pas de problème. Je présente solennellement mes excuses », a reconnu l’enseignant, se confondant en excuses. A l’en croire, il avait emmené le couteau à l’école pour s’en servir au moment du petit déjeuner.
Pour mieux comprendre les agissements de l’instituteur, la représentante du parquet a recueilli, en guise de témoignage, la version de son épouse.
Mme Tounkoura dit avoir noté le changement de comportement de son époux depuis qu'un marabout lui a remis des talismans et breuvages pour soigner ses maux de ventre. L’époux aimant, flegme et doux qu’elle avait épousé, s’était complètement métamorphosé. « Il a changé depuis qu'il a connu un marabout, suite à des maux de ventre. Il est devenu bizarre. Il fait des crises de jalousie depuis qu'il est allé voir ce marabout », a déclaré Mme Tounkara, laissant entendre que son époux n’est pas le maître de ses actes.
Poursuivant, elle explique même en avoir parlé avec le grand-frère de ce dernier qui a vainement essayé de le joindre.
Malgré les explications de la dame, la représentante du ministère public reste convaincue que le prévenu a prémédité les faits d’autant plus que la veille, il a eu une dispute avec sa femme. Estimant que les faits ne souffrent d’aucune contestation, elle a requis 6 mois ferme contre lui.
Un réquisitoire démonté par la défense qui estime que leur client souffre de problèmes psychiatriques. D’après les robes noires, si M. Tounkara avait prémédité son acte, il ne se serait pas rendu à la gendarmerie. Ils demandent au juge de ne pas aggraver la situation dans la mesure où une sanction administrative a déjà été infligée à leur client.
Rendant sa sentence, le tribunal n’a pas suivi le réquisitoire du parquet. Il a été clément en condamnant le prévenu à une peine d’un mois assorti de sursis pour coups et blessures volontaires avec une incapacité temporaire de travail de 10 jours et détention d'arme blanche.