NETTALI.COM- 3 ans de prison ferme, c’est la peine que le parquet a requise le directeur adjoint et le chef du département four de la société Fabrimetal, accusés d'avoir causé par négligence, la mort d'un ouvrier, lors de la destruction d'un pan du mur de l'usine.
Th. Karé est passé de vie à trépas dans son lieu de travail. L’homme est décédé lors de la destruction du pan d’un mur de l’usine Fabrimetal où il était employé comme journalier. Le mur s’est affaissé sur lui le 5 novembre dernier. Sur ces entrefaites, le directeur adjoint de l'usine, Brahim Saffiedine, et un autre responsable de l'entreprise, Ahmed Khumar, chef du département four, ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt pour les chefs d’homicide involontaire et mise en danger de la vie d'autrui. Ils sont pris pour responsables de cet accident mortel à cause de l'inobservation des règles de sécurité.
Devant le prétoire, les prévenus ont nié les faits. Premier à s’expliquer sur les faits, Brahim Saffiedine a dégagé ses responsabilités sur les faits qui lui sont imputés. Ce, même s’il reconnaît avoir acté la destruction du mur. Il a tout de même précisé que son domaine d’intervention se limite aux stratégies financières et qu’il n’était même pas sur les lieux le jour du drame.
A l’instar de son codétenu, Ahmed Khumar a balayé d’un revers de la main les accusations portées contre sa personne. Il ne s’est pas arrêté là. Il a essayé d’imputer la responsabilité aux ouvriers qui, selon lui, ont foulé aux pieds les instructions. A l’en croire, il avait suggéré aux ouvriers d'attendre le temps de trouver une solution car il y avait un risque d'explosion avec le pan qui restait. Mais, relève-t-il pour le dénoncer, ces derniers ont fait fi de ses instructions.
Le Chef des ouvriers a, cependant, pris son contrepied en soutenant qu’il les a plutôt contraints à poursuivre la destruction au risque de ne pas les pointer ce jour.
Pour le parquet, il y a bel et bien négligence et mise en danger de la vie des ouvriers. Il a requis 3 ans ferme en demandant au tribunal de ne pas accorder le sursis aux prévenus.
Me Seny Ndione estime qu'il n'y a pas d'infraction mais un accident de travail. Ainsi, la société a déjà versé 5.000.000 FCFA en attendant les autres obligations sociales. Il a plaidé la relaxe.
Le tribunal a mis l'affaire en délibéré au 13 janvier prochain. Ce, après que le juge a accordé la liberté provisoire aux prévenus.