NETTALI.COM - 2 ans de prison ferme, c’est la peine requise contre Fousseyni Cissokho, traduit à la chambre criminelle de Dakar pour viol, pédophilie et détournement de mineure. Il sera fixé sur son sort le 1er février prochain.
Électricien de son état, Fousseyni Cissokho a comparu à la barre de la chambre criminelle de Dakar pour les faits de viols, pédophilie et détournement de mineure. Des actes qu’ils auraient commis, courant 2015-2020 sur une mineure âgée de 16 ans à l’époque. Des faits qu’il a battus en brèche en soutenant que la fille était sa petite amie et tous les rapports qu’ils ont eu à entretenir étaient d’un commun accord. « A l'époque, on avait commencé à avoir des rapports sexuels lorsqu’elle faisait la classe de 5eme. Notre relation amoureuse a commencé en 2019. C'est mon frère jumeau qui l'encadrait et moi je l'aidais. On couchait dans ma chambre. C'est elle qui venait à chaque fois. C'est elle qui venait et me provoquais », a expliqué l’accusé pour se dédouaner.
A l’en croire, tout le monde était au courant de leur relation idyllique. Ce, d’autant plus que c'est lui qui la prenait en charge en lui achetant un portable et des vêtements. Mieux, il révèle avoir même proposé à la fille le mariage, mais celle-ci ne voulait pas aller à Bakel après l’union. C’est pourquoi, dit-il : « quand elle est tombée enceinte, j’ai refusé la paternité de l’enfant parce que à la police l'enquête était à la faveur de la fille. À la police, ils m'avaient même proposé d'accepter la paternité en échange de ma liberté. C'est à la dernière minute que j'ai reconnu la grossesse à la police". Selon le juge, il avait demandé un test Adn.
Les explications de l’accusé sont battues en brèche par la partie civile. « J'étais élève en classe de 5ème au collège. En ce moment, j'attendais son jumeau dans la chambre pour qu'il m'explique mes exercices. Il a fait des attouchements sur moi à maintes reprises sans mon consentement. Il se mettait sur moi et m'embrassait. J'ai finalement contracté une grossesse. L'enfant est là à la barre (né en décembre 2020). C'est entre 2015 et 2016 que nous avons commencé à entretenir des rapports sexuels lorsque j'ai eu mon entrée en sixième. Il n'a jamais été question d'une idylle entre nous », a raconté la partie civile, confortée par la version de sa mère.
Celle-ci dit être tombée en syncope quand on lui a annoncé la grossesse de sa fille. « Elle m'a par la suite dit que c'est le jumeau de son répétiteur qui l'a engrossé. Elle m'a aussi confié qu'il a commencé à la violer depuis qu'elle a obtenu son examen d'entrée en sixième dans une école à Boune », dit-elle.
Dans ses réquisitions, le procureur estime que l’accusé doit être acquitté des faits de viols et de pédophilie du fait des incohérences de la fille. Car, à son avis, c'est invraisemblable qu'elle soit forcée à des rapports sexuels depuis ces années. S’agissant des faits de détournements de mineure, il les prend pour vrais parce que la fille n’avait pas encore 18 ans. Il a requis 2 ans pour la répression. Pour la défense, il n’y a pas eu de viol. C’est, d’après elle, le problème de la reconnaissance de l’enfant. Ce, parce que l'accusé avait par ailleurs douté de la paternité de l'enfant et c'est pour cela qu'il voulait que la fille lui confirme ça.
La défense a ainsi plaidé l’acquittement. L’affaire est mise en délibéré pour jugement qui sera rendu le 1er février 2023.