NETTALI.COM - Une vingtaine de sacs bourrés de cocaïne, pour un poids de plus de 850 kg de cocaïne, a été saisie dimanche dernier en haute mer, par la marine nationale. Les six membres de l’équipage, de nationalité ghanéenne, gambienne et italienne, ont été mis à la disposition des policiers de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis).
La Marine nationale a encore frappé un grand coup dans le milieu des narcotrafiquants qui utilisent les eaux internationales pour transborder des cargaisons de drogues dures en direction des côtes africaines. Cette fois-ci, c’est un navire battant pavillon gambien qui a été intercepté par la Marine, en haute mer. Plus de 850 kg de cocaïne ont été saisis par les militaires qui ont, par la même occasion, arrêté le commandant de bord originaire du Ghana, un de ses compatriotes et quatre autres membres de l’équipage, originaires de la Gambie et d’Italie.
Un coup de filet qui «traduit un travail constant de surveillance des côtes sénégalaises dans un contexte marqué par des fléaux qui ont pour nom, le trafic international de drogue dure, l'émigration clandestine…»
Ce dimanche 22 janvier dernier, un navire battant pavillon gambien, portant enseigne «Mamsini Sonko Faye Banjul», quitte le port de Banjul et fait cap sur les eaux internationales. Le navire qui a fait cette longue traversée vide, rejoint en haute mer, un imposant «navire voyou», en provenance d’un pays d’Amérique latine qui l’attendait à un point indiqué d’avance à l’équipage gambien. Le commandant de bord de nationalité ghanéenne, dépeint comme étant un professionnel rompu à ce type d’excursion, mène sans anicroche son équipage sur le lieu de rendez-vous. Ignorant qu’ils se trouvaient au large du Sénégal, l’équipage du «bateau voyou», en provenance d’Amérique latine, et celui du navire gambien, procèdent au transbordement d’une vingtaine de sacs en sisal, bourrés de cocaïne, embarqués dans le navire en provenance de Banjul. La manœuvre exécutée, le «navire voyou» vide les lieux et disparaît dans les eaux internationales.
Il est imité par le navire «Mamsini Sonko Faye Banjul» qui prend le sens inverse. Direction, le port de Banjul. Seulement, le commandant ghanéen du navire gambien et son équipage ignoraient que cette présence sur les eaux sénégalaises avait été suspectée et tracée par les gardes côtes sénégalaises. Pour en avoir le cœur net, la Marine avait mis en branle le patrouilleur «Kédougou», appuyé par l’avion de patrouille maritime français, «Falcon 50». Le navire gambien n’aura pas le temps de s’introduire dans les eaux gambiennes. Il sera intercepté et immobilisé au large de Dakar à 335 Km.
La perquisition minutieuse du navire a permis de découvrir près d’une vingtaine de sacs en sisal, dissimulés sous les cales. La cargaison était composée de cocaïne de couleurs blanche, marron, bleue… Le commandant du navire et les membres de l’équipage sont conduits sous bonne escorte au port de Dakar, où le convoi est arrivé le lendemain lundi. Ils sont accueillis par des éléments de l’Unité mixte de contrôle des conteneurs (Umcc), des éléments des douanes, de la police et de la gendarmerie qui procèdent à l’identification complète des membres de l’équipage. Un exercice qui a permis de savoir que le commandant du navire est un ressortissant ghanéen, nommé Salufu D. N. âgé de 46 ans, il était secondé par son compatriote, Mohamed A. A. Trois autres membres de l’équipage sont de nationalité gambienne : Abraham Th. T., Mohamed T., Babacar S. et un italien qui avait fait disparaitre ses documents d’identification et dont l'identité n'est pas encore connue. Des échantillons de la drogue saisie ont ensuite été envoyés au laboratoire national de drogue de la police aux fins d’analyses plus poussées. Lesquelles sont revenues positives.
Auditionnés sommairement, les six membres de l’équipage vont passer aux aveux avant d'expliquer les circonstances de leur arrestation, leur mission en haute mer pour récupérer la cargaison de la drogue dure débarquée d’un autre bateau…
A terme de leur audition sommaire, ils ont été mis à la disposition des policiers de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (Ocrtis), mieux outillés pour ce type d’enquête complexe. De l’avis toujours de nos interlocuteurs, le destinataire de cette cargaison de drogue est un influent homme d’affaires gambien. Quant à l’Italien (non encore identifié), "il fait office de représentant du cartel de ce trafic de cocaïne", dit-on.
L’enquête en dira plus sur d’autres contours nébuleux de cette saisie.