Des pleurs et des regrets. Aïda Mbacké en a exprimé à la barre de la chambre criminelle d'appel où elle été rejugée ce mardi 31 janvier 2023 pour le meurtre de son mari Khadim Ndiaye. Un homme qu'elle a brulé vif par jalousie.
Comme elle l'a fait devant la chambre criminelle de Dakar, Aïda Mbacké a regretté son acte s'est plainte qu'elle soit abandonnée par ses proches.
En commettant ce meurtre, je ne l’avais pas fait exprès. Après avoir commis cet acte, tout le monde m’a tourné le dos. A un mois après les faits, sa mère a perdu la vie. J’étais enceinte, presque à terme. J’ai été dominée par ma jalousie.
" Avant de venir en face de vous, je ne suis plus dans mon état normal. Ma vie n’a plus de sens car mon époux n’est plus avec moi. Je veux retourner auprès de mes enfants. Khadim n’est plus là. Il était tout pour moi. Je ne suis pas méchante. Je ne suis pas une mauvaise personne. Si cela ne dépendait que de moi, j’allais mourir et être aux côtés de Khadim. Je fais mon mea-culpa devant vous. Si ce n’était pas mes enfants, j’allais mourir. Je n’ai plus personne. Je suis seule", dit-elle.
"Ce qui s'est passé "
"Un jour, alors qu'il chargeait son téléphone, je l'ai pris au moment où il venait de recevoir un message. Et à ma grande surprise, j'ai vu des cœurs. Lorsque je l'ai interpellé sur ça, Khadim m'a dit qu'il s'agissait de sa collègue. Et que cette dernière le considère comme son fils. Cette explication ne m'a pas convaincu parce que sur le profil, je voyais une jeune fille. J’ai pris contact avec la fille et elle m'a dit beaucoup de choses sur moi. Elle m'a même dit que je n'étais pas dans le domicile conjugal. Comment a-t-elle pu savoir tout cela ? Comme j'étais stressée et enceinte, je suis tombée malade. On l'a appelé à plusieurs reprises, mais il n'est pas venu. J'étais tellement déçue parce qu'il ne m'a même pas demandé l'état de ma santé", déclare-t-elle.
Et de confier : " Sous l'emprise de la jalousie, j'ai pris un liquide inflammable que j'ai versé sur nous deux. Ensuite, j'ai pris un briquet pour allumer le feu. Je préférais mourir avec lui que de le partager. J'étais dévastée parce que je ne pouvais pas imaginer partager mon mari avec une autre femme."
C'est pourquoi ses avocats ont sollicité la clémence pour leur cliente qui a agi par jalousie. Ainsi, ils ont demandé que la peine de 20 ans de réclusion criminelle infligée en première instance soit infirmée.
Le parquet général s'en est rapporté à la sagesse de la Cour qui rendra son verdict le 26 mars 2023.