NETTALI.COM - Pour rester sur le 2e Sommet sur le financement des infrastructures en Afrique, l'actuel président actuel de l'Union africaine a regretté le fait que pour des financements aussi lourds et des infrastructures de longue durée, les pays africains soient souvent tenus de rembourser leurs dettes dans des délais souvent courts, à quelques exceptions près.
“En même temps, la problématique du financement restera entière, tant que perdurent les règles et pratiques de la gouvernance économique et financière
mondiale qui entravent l’accès de nos pays à des ressources conséquentes et à des conditions soutenables”, a prévenu Macky Sall. Qui a fait allusion, entre autres, aux notations “abusives” des agences d’évaluation et à la perception du risque d’investissement en Afrique, “toujours plus élevée que le risque réel”, à ses yeux.
Macky Sall a en outre souligné, que tout au long de son mandat à la tête de l’Union africaine, il a constamment posé le débat, notamment à l’OCDE, au G7, au G20 et aux Nations Unies sur les conditions de financement de nos économies, en particulier pour les infrastructures. Pour lui, il est important de continuer à porter le plaidoyer dans le cadre des échanges sur la réforme de l’architecture financière mondiale.
“Mais nous devons aussi relever les défis de la planification et de l’ingénierie technique et financière des projets pour les rendre bancables”, a-t-il poursuivi avant d'embrayer sur les domaines où les difficultés sont notables.
“En Afrique, notre déficit en infrastructures physiques et numériques reste encore élevé”, a-t-il enchaîné, constatant au passage, un paradoxe entre la disponibilité d’abondantes sources d’énergie qui aident à éclairer le monde, et les plus de 600 millions d’Africains qui n’ont pas encore accès à l’électricité ; le transport routier et ferroviaire qui reste toujours problématique, sans oublier le transport aérien où, pour voyager d’un pays à un autre, l'Africain est souvent obligé de sortir de son continent.
Sur les infrastructures numériques, malgré les progrès enregistrés, a souligné Macky Sall, le taux de connexion sur le continent reste encore faible : 36 %
contre une moyenne mondiale de 62,5 %. La liste est loin d'être exhaustive.