NETTALI.COM- Le Pastef serait-il partant pour le dialogue politique ? Dans tous les cas, c’est ce qu’a laissé entendre Youssou Diallo. Le leader du Club Sénégal Emergent qui s’exprimait à l’émission « Jury du dimanche », a confié que des membres de Pastef l'ont contacté.
Lors de la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi, Cheikh Tidiane Youm a été catégorique en disant qu’ils ne participeront pas à un dialogue avec le pouvoir parce qu’ils n’ont rien à dire à Macky Sall. Mais, invité de l’émission « Jury du dimanche », Youssou Diallo, a laissé entendre que Pastef serait prêt pour le dialogue. « Malgré le discours guerrier, certains individus qui ont une certaine expérience même dans les deux bords, après la publication de ma contribution sur la nécessité d’un dialogue « Deggo guir Sénégal » que j’ai appelé faire bouger les lignes, un dialogue salvateur pour la démocratie sénégalaise, j’ai été contacté par des personnes membres du Pastef qui seraient prêts à discuter », a révélé le leader du Club Sénégal qui s’est gardé de citer leurs noms. « Ce serait irresponsable de révéler leurs noms, mais toutes les paix ont été réglées autour des tables de négociation », dit-il.
Du côté du pouvoir, poursuit-il, « certains comprennent mon appel, mais il y’a des frémissements. » « Il faut accentuer ces frémissements pour les traduire en acte concret. Je veux que des initiatives assez ardues, voire surprenantes soient prises par le Chef de l’Etat dans le sens de la décrispation de la situation politique. C’est-à-dire un appel à tout le monde pour la nécessité d’un apaisement. Il faut créer les conditions dans lesquelles les résultats des élections et les verdicts des tribunaux seront acceptés. Parce que ce n’est pas le cas avec le climat et l’atmosphère politique actuel du Sénégal », prône-t-il.
Par ailleurs, revenant sur son appel au dialogue, le leader du Club Sénégal émergent déplore et alerte sur la tension politique en cours. « Ça a été incongru pour certains, même au niveau de la majorité qui pensent qu’il faut faire dans le « défanté ». L’autre dit « Gatsa Gatsa » mais notre pays traverse aujourd’hui des situations assez particulières qui font que si nous n’y prenons garde, nous risquons d’aller vers un cataclysme politico-social, voire une catastrophe sur le plan démocratique. Parce qu’au Sénégal que les gens arrivent à se poser la question de savoir est-ce que le régime, l’Etat de droit et la démocratie ont un avenir ? Je pense qu’il est temps que tout le monde s’arrête », plaide Youssou Diallo.
Il poursuit : « la démocratie suppose un régime politique dans lequel il y’a des positions, des lectures différentes non seulement de la situation politique, mais aussi des perspectives du pays. Cela suppose l’existence de contraires en contradiction, mais aussi de contraires en relation. C’est cette relation qui est rompue. On a l’impression que nous avons aujourd’hui des gens qui sont complètement opposés, divisés en tout et qui ne se rencontrent plus. Sinon, c’est une démocratie de confrontation. Ce sont des messages sur le plan verbal assez durs. Sinon, c’est par le canal de manifestations pour la plupart interdites. »
"Je ne signerai pas la pétition contre le troisième mandat"
Cependant même s’il œuvre pour la paix, Youssou Diallo confie qu’il ne signera pas la pétition de la société civile « Jam Gën 3ème mandat ». « « Je ne la signerai pas. J’ai dit à Alioune Tine, qui est la tête de pont de cette initiative, que la société civile doit jouer son rôle de tierce partie, de partie intermédiaire, mais elle ne peut pas s’aligner carrément à l’opposition. Parce qu’en le faisant, la société civile se déplace dans la position de dire qu’un candidat à la Présidentielle n’a pas le droit d’y participer. Et vous le dites au nom de quoi ? Ce n’est pas juste », argue-t-il.
Il justifie également sa position par le fait qu’il fait partie des théoriciens du 3ème mandat. « J’ai montré les fondements sur le plan juridique qui faisaient que le président Macky Sall avait le droit de se présenter à un nouveau mandat. Le débat politico-judiciaire sur cette question est assez compliqué mais ma position pour résumer est que le président Sall a le droit de se présenter. Maintenant, qu’on laisse aux institutions notamment le conseil constitutionnel au cas où le président Sall postulerait de se prononcer clairement » dit-il.