NETTALI.COM- Le président du Club Sénégal émergent alerte le procès Adji Sarr /Ousmane Sonko et celui que le ministre Mame Mbaye Niang a initié contre ce dernier. Invité de l’émission « Jury du dimanche », Youssou a soutenu qu’il ne faut pas que ces dossiers fassent exploser le peuple et pense qu'on risque d'avoir une cascade de procès l'opposition arriverait au pouvoir.
En sus de l’affaire Adji Sarr, Ousmane Sonko doit être jugé suite à une plainte déposée contre lui par le ministre Mame Mbaye Niang. Ces deux procès suscitent la crainte chez Youssou Diallo, du club Sénégal émergent. « Je disais que quand la politique entre dans le prétoire par la porte, le droit en sort par la fenêtre. Et ce procès contre Mame Mbaye Niang est comme un cheveu dans la soupe. Je pense que nous sommes dans une situation extrêmement compliquée et il faut s’arrêter », a soutenu M. Diallo. Qui pense que « même une bonne justice ne peut se rendre dans certaines conditions. »
Pour lui, « dans les conditions actuelles du Sénégal, quel que soit le caractère fondé des décisions de justice à prendre, une très bonne frange des Sénégalais serait opposée à ces décisions. Et ce n’est pas le but recherché. » Car, alerte-t-il, « avec la crise économique, avec le contexte social, le pays est devenu une espèce inflammable et il faut faire attention. Même pour permettre aux juges de pouvoir prendre des décisions qui vont dans les perspectives d’une bonne justice pour le peuple sénégalais il est bon de faire de l’apaisement. »
Face à ces menaces, il estime qu’il faut que les acteurs se rencontrent pour examiner la situation du pays et voir comment sortir de cette situation. Toutefois, précise-t-il, « ce n’est pas en marchandant les dossiers en justice. » L’invité de JDD pense plutôt que « c’est l’environnement de la justice qu’il faut assainir. » « Les dossiers en justice c’est l’affaire des juges, mais les juges sont dans le peuple et ils rendent les décisions au nom du peuple. Et ça se sont des signaux qui vont être envoyés aux juges et se sont des gens très intelligents qui savent décrypter », dit-il.
Et de poursuit : « on dit que la démocratie sénégalaise est une démocratie apaisée. Non ! En vérité, elle a toujours été une démocratie de relatives confrontations. De Senghor à nos jours, il y a plusieurs événements qui se sont succédé par des crises qui ont un caractère violent. Il est temps de penser à une refondation démocratique et une refondation de l’Etat de droit au Sénégal. »
« Si cette opposition arrive au pouvoir, on risque d’avoir des procès en cascade»
Par ailleurs, Youssou Diallo s’est prononcé sur la saisine de la haute Cour de justice sur la gestion des fonds Covid 19 demandé par la YAW. « Ce que j’en pense c’est en fait le processus d’action réaction. D’offensive, de contre-offensive politique. Parce qu’eux aussi, ils sont dans la surenchère », accuse-t-il. Et d’ajouter : « vous imaginez un peu les perspectives sur le plan politique ? S’il arrivait des situations où cette opposition arriva au pouvoir, on n'aurait pas un seul procès comme genre procès Karim Wade. Mais on risque d’avoir des procès en cascade. Parce que les listes sont déjà établies et les directions clairement indiquées. Mais est-ce que le Sénégal peut continuer comme ça ? »
Convaincu que cette initiative de YAW est une réaction au double procès de Sonko, M. Diallo soutient que « ce jeu de surenchère est dangereux pour notre pays. » « Ce pays a besoin d’être apaisé. La politique c’est l’art des possibles. Et on a ici une justice des hommes pas une justice de Dieu. Et la justice des hommes est rendue par des hommes pour des hommes et par rapport à ce qui est meilleur pour le peuple. Il ne faut pas que ces dossiers fassent exploser le peuple », conclut-il.