NETTALI.COM- Devant le juge de la Cour d’appel de Dakar pour son procès en diffamation contre le juge Souleymane Téliko, le patron de presse, Madiambal Diagne, maintient ses propos et parle de lapsus pour avoir cité le rapport de l'Union européenne en lieu et place de celui de l'Union Africaine.
La Cour d’appel de Dakar a jugé, ce mardi 21 février 2023, le procès en diffamation opposant le juge Souleymane Téliko au président du Groupe Avenir communication, Madiambal Diagne. Dans cette affaire, ce sont les avocats de la défense qui avaient interjeté appel suite à la sanction infligée à leur client en première instance. Reconnu coupable de diffamation au préjudice de l’ancien patron de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), le journaliste a été condamné à trois mois ferme et une amende de 500. 000 FCFA. En outre, il devait verser au magistrat la somme de 5 millions de FCFA à titre de dommages et intérêts. Le tribunal correctionnel de Dakar avait, également, prononcé la publication de la décision dans les journaux à ses frais sous astreinte de 100.000 FCFA par jour de retard.
En désaccord avec cette peine, le journaliste a interjeté appel. «J'ai interjeté appel dans l'espoir d'être mieux jugé, mais aussi d'être entendu », a d’emblée précisé le patron du groupe de presse "Avenir Communication". Il rappelle que le jour de l’émission, on l’avait interrogé sur l'indépendance de la magistrature. Et, il avait donné son avis en dénonçant le fait que Souleymane Téliko, magistrat et par ailleurs président de l’Union des magistrats du Sénégal à l’époque, ait pris des montants indûment. « J'ai effectivement dit qu'il a reçu des frais de mission et j'ai ajouté qu'il a remboursé. Il a été hébergé par le gouvernement tchadien alors qu'en quittant Dakar, il avait empoché des frais. Ce qui m'a été reproché c'est d'avoir cité le rapport de l'Union européenne or il s'agissait de celui de l'UA. C’était un lapsus », a expliqué le journaliste.
A l’en croire, pour lui, le juge a reçu des frais de mission indus et il y a des documents attestant qu'il a rendu une partie. D’après lui, il n’a pas accusé son adversaire, il n’a fait que citer le document. « Je suis constant, il a reçu indûment des frais qu'on lui a demandé de rembourser après son départ », persiste M. Diagne qui était seul devant le prétoire à cause de l’absence de Souleymane Téliko, représenté par ses conseils.
Répondant toujours aux interpellations de la Cour, Madiambal estime que la véracité des faits est indiscutable. Il dit avoir été traité de « noiraud », accusé de « violeur ». « Je joue ma liberté », martèle-t-il. Il a indiqué avoir parlé uniquement de Souleymane Téliko parce que c’est ce dernier qui stigmatisait ses pairs avec des leçons de morale.
Le procureur général s’en est rapporté à la décision de la Cour.
Me Abdou Dialy Kane, avocat de la défense, a demandé que la condamnation soit infirmée car la procédure est nulle vu que Madiambal Diagne ne peut être poursuivi que pour complicité et non comme auteur principal.
Les conseils de Téliko ont demandé la confirmation de la première sentence d’autant que le journaliste était animé par « une volonté manifeste de nuire ». Ils ont également plaidé le rejet de l’exception soulevée par la défense. Car, selon eux, elle n’a pas été soulevée avant les débats.
Le verdict sera rendu le 18 avril 2023.