NETTALI.COM - C'est C'est un accident "sans précédent" dans l'histoire de la Grèce. Au moins 38 personnes sont mortes, et 85 blessés, mardi 28 février. Un bilan désormais passé à 42 morts. Soit le même nombre de morts à l'heure actuelle que celui de Sikilo au mois de janvier au Sénégal. C'est en effet un convoi de train de marchandises et un train de voyageurs reliant Athènes et Thessalonique qui sont se sont heurtés frontalement.
Une enquête a été ouverte pour connaître les origines de la collision qui a fait au moins 38 morts dans la nuit de mardi à mercredi. Les syndicats dénoncent le manque d’entretien et l’absence de systèmes de sécurité performants.
Sous la violence du choc survenu peu avant minuit (23 heures en France), dans la nuit de mardi à mercredi dans la vallée de Tempé, les locomotives et les wagons de tête ont été pulvérisés et les conducteurs des deux trains tués sur le coup.
« Tout montre que le drame est dû principalement à une tragique erreur humaine », a dit mercredi soir le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, alors que la polémique enfle dans le pays sur l’état du réseau que beaucoup jugent vétuste.
Cet homme âgé de 59 ans a été arrêté mercredi et est poursuivi pour « homicides par négligence » et pour avoir provoqué des « blessures corporelles ». Il doit expliquer comment un train transportant 342 passagers et dix employés des chemins de fer, reliant Athènes à Thessalonique dans le nord du pays, a pu être autorisé à emprunter la même voie qu’un convoi de marchandises.
Réagissant aux questions des blessés qui lui ont demandé « pourquoi ? », le Premier ministre a répondu : « nous leur devons une réponse honnête. » Il a décrété un deuil national de trois jours. Contacté par l’AFP, le groupe public italien "Ferrovie dello Stato" qui contrôle la société des chemins de fer Hellenic Train, privatisée en 2017, n’a pas fait de commentaires dans l’immédiat.
Des habitants ont manifesté à Larissa portant des banderoles ! « La privatisation tue ». « C’était le train de la terreur », a déclaré aux journalistes Pavlos Aslanidis, dont le fils est porté disparu ainsi qu’un des ses amis.
Le président du syndicat des conducteurs de train OSE, Kostas Genidounias, a dénoncé le manque de sécurité, selon lui, sur cette ligne qui relie les deux principales villes de Grèce. « Toute (la signalisation) est faite manuellement. C’est depuis l’an 2000 que les systèmes ne fonctionnent pas », s’est-il emporté sur la chaîne de télévision ERT.
Comme quoi les pays sont fondamentalement différents. Si en Grèce l'on manifeste parce qu'il est question de perte en vies humaines, au Sénégal, le ministre des transports est maintenu à son poste et se permet certains types de commentaires. En Grèce, il remet sa démission, même s'il n'y est pour rien.