NETTALI.COM - L'initiative de Yewwi askan wi visant à porter sur les fonts baptismaux une plate-forme de toute l'opposition se heurte aux exigences du PDS. Les Libéraux ne veulent pas d'Aminiata Touré. Mais cette dernière ne compte pas se laisser faire.
Aminata Touré rend coup pour coup. Réagissant à la sortie du Parti démocratique sénégalais (PDS) qui refuse de partager avec elle la plate-forme de l'opposition, l'ancienne Première ministre n'a pas perdu de temps pour répondre à l'affront. Dans un communiqué, Mimi Touré fait la leçon aux Libéraux même si elle assure qu'elle ne compte pas "entretenir de querelles personnelles publiques à ce moment crucial de la vie et de l’avenir de notre pays".
"Je voudrais seulement dire que le Sénégal est à un tournant important de son histoire avec la tentative du Président Macky Sall de se présenter pour un troisième mandat juridiquement et moralement inacceptable. Toutes les forces démocratiques de ce pays doivent se mobiliser dans un large rassemblement pour que le Sénégal ne connaisse ni de recul démocratique encore moins d’instabilité dans notre contexte sous-régional déjà fragile", écrit Aminata Touré. Et de révéler : "La direction du PDS est dans des négociations avancées avec le Président Macky Sall et tout le monde le sait. C’est leur deal en parachèvement avec le Président Macky Sall qui les empêche de pouvoir prendre part à la construction du large front de l’opposition et des forces vives de la Nation en gestation pour empêcher une troisième candidature du President Macky Sall."
Selon elle, le PDS n’a "courageusement" rien trouvé de mieux que de "vouloir me faire passer pour la raison de leur défection au combat que compte mener les démocrates sénégalais". "Je tiens à rappeler que le PDS a eu à gérer l’Etat du Sénégal pendant 12 ans, par conséquent, ses responsables connaissent son fonctionnement, les prérogatives du Président de la République qui définit la Politique de la Nation, ils connaissent aussi les prérogatives des Ministres qui mettent en application la Politique du Président de la République dans leur secteur respectif. Le PDS devrait avoir le courage de s’en prendre d’abord au Président Macky Sall dont j’étais le ministre de la Justice et j’assume pour ce qui me concerne les actes que j’ai eu à poser dans l’exercice de mes fonctions en rapport avec les exigences de bonne gouvernance", souligne-t-elle. Avant d'indiquer : "Il est impossible au PDS de s’attaquer au Président Macky Sall puisse qu’il est en collaboration secrète avec ce dernier tout en se déclarant dans l’opposition. Depuis l’installation de l’Assemblée nationale, le PDS s’est systématiquement démarqué de toutes les initiatives de l’Opposition et s’est aligné sur la décision du Président Macky Sall de me retirer illégalement mon mandat de député. En définitive, le PDS étant dans un deal avec le Président Macky Sall, il ne peut pas se prononcer sur le débat national du 3ème mandat qui intéresse les Sénégalais préférant se cacher derrière des débats personnels. Il ne s’agit pas de nos personnes respectives, mais de notre Démocratie bâtie à la sueur et au sang de plusieurs générations."
"Au lieu des attaques personnelles, je les invite à se prononcer sans ambages sur l’impossibilité du Président Macky Sall de briguer un troisième mandat", conclut l'ancienne chef du gouvernement.