NETTALI.COM - Trop c'est trop! Tel est le cri du cœur de la fédération nationale des 2 roues. En conférence de presse ce dimanche 21 mai, les livreurs Tiak-Tiak ont dénoncé avec véhémence les multiples arrêtés du gouvernement de Dakar qui interdisent la circulation des motocyclettes et cyclomoteurs à chaque procès de l'opposant Ousmane Sonko. Pour eux, ces mesures répétitives tuent à petit feu leurs activités.
Rouges de colère, les livreurs Tiak-Tiak ne comptent plus se laisser faire. Ils veulent agir et le président Macky Sall est interpellé au premier chef.
"La fédération nationale des 2 roues pense qu'au moment où nous lirons ce
discours vous nous suivez avec attention mais aussi avec intérêts.
Ce discours n'est autre qu'un rappel de l'audience que vous aviez accordé
récemment lors du démarrage de votre fameux programme KHEYOU NDAW
GNI dont l'instruction avait été donné à monsieur le premier ministre et le ministre de l'intérieur qui nous avait reçu et promis d'examiner et d'enrôler si possible de nous laisser travailler dignement et sereinement de 8h du matin jusqu'à 19h du soir sans aucune contrainte ni pression ni stress sur la circulation. Mais toujours pas de mesures applicables", a déclaré dans son discours, le secrétaire général de la fédération nationale des deux roues. Seydina Fall.
"Monsieur le président de la République notre mobilisation d'aujourd'hui est le
fruit de beaucoup de temps de colère, de découragement mais de perte d'espoir
de cette jeunesse à qui vous aviez reçu au palais de la République et promis la
promotion de son activité qui pourrait accompagner votre vision KHEYOU
NDAW GNI et votre programme dont la subvention n'est autre que porter ce
pays sur les rails de l'émergence. Nous demandons une considération venant des autorités étatiques, de respecter les conducteurs de 2 roues, de leur donner confiance et de ne plus prendre des décisions quand il s'agit d'un procès en leur disant que les motos ne doivent pas circuler. Nous déplorons ces situations délicates et affreuses de ces genres d'arrêtés qui ne nous mènent nulle part, que cela ne se reproduise plus. Car travailler c'est notre droit le plus absolu", a-t-il poursuivi.
"Nous sommes des jeunes engagés, déterminés, très organisés et ne sont
préoccupés que par le souci en tant que pères de famille, soutiens de famille de
subvenir à leurs besoins quotidiens.
Nous assistons comme tous les autres sénégalais à des scènes d'agressions de
personnes sur les routes par des gens armés et nous nous en désolons. Nous-mêmes, on nous agresse en volant nos motos et colis d'autrui.
Mais sachez que cette bande de voyous est loin de notre saine fédération nationale qui veut se laver de tous soupçons pour enfin bénéficier de votre aval, de votre appui pour l'autorisation d'exercer", a-t-il laissé entendre.
"Nous ne sommes pas des agresseurs"
Face à cette situation jugée injuste, les livreurs Tiak-Tiak du Sénégal interpellent le gouverneur de Dakar.
"C'est est la 4è fois qu'il sort des arrêtés. Trop c'est trop. Stop! Qu'il se concerte avec nous les livreurs. Pourquoi pas interdire certaines zones où il y'a danger? Mais interdire la circulation sur toute la région de Dakar c'est inadmissible", a déploré Issa Dièye.
"Le procès est prévu mardi prochain (23 mai), nous sommes à 48 heures du procès, mais aucun arrêté n'est pas encore sorti. On prévient le gouverneur, si un nouveau arrêté vient encore pour nous empêcher de travailler, nous allons nous concerter et voir comment poursuivre notre plan d'action", a-t-il fait savoir.
"Nous sommes des livreurs indépendants. Nous n'avons pas de coloration politique. Pourquoi cibler les livreurs ? Depuis le début des manifestations, on n'a jamais vu un livreur être à l'origine des casses ou un livreur arrêté en pleine manifestation. Les livreurs travaillent honnêtement. Ou bien le gouverneur sous-entend que nous sommes des malfaiteurs? Nous avons un métier noble. Nous sommes des livreurs et fiers de ce travail qui est fiable et rapide. Nous ne voulons pas descendre dans la rue. Mais trop c'est trop. Si cette situation continue, nous allons faire du bruit et manifester comme tout le monde", ont prévenu Issa Dièye et ses camarades.
Cependant, les livreurs attendent toujours des avancées concernant leurs doléances à savoir l'obtention gratuite de la carte à grise, les équipements comme casques, tenues vestimentaires, le permis de conduire et la mutation gratuite.