NETTALI.COM - Ndèye Khady Ndiaye a comparu devant la barre de la chambre criminelle sans ses avocats. Même l’avocat commis d’office a préféré ne pas plaider. Interrogé par le juge, elle a répondu à toutes les questions.
D’emblée, elle a reconnu que Ousmane Sonko fréquentait son institut, «sweet beauté» depuis longtemps. « Sonko a commencé à venir là-bas vers 2019. Avant Adji Sarr, c’est une fille du nom de Fatou, de teint clair qui le massait. C’est par la suite qu'Adji a commencé à prendre soin de lui. Je l’ai massé pendant longtemps avant de savoir qu’il s’agissait de Ousmane Sonko", dit-elle.
« Je ne me suis pas levée un bon jour pour ouvrir ce salon. Je fais de la coiffure. C’est par la suite que je suis venue ici à Dakar pour ouvrir « Sweet beauté » qui comprenait 4 pièces. De 2018 à 2021, le salon marchait bien et il n’y a jamais eu d’incidents. La première fille que j’ai engagée s’appelle Amina et par la suite, il y a eu Diarra. J’ai fait toutes les démarches légales pour ouvrir ce salon. Je n’ai jamais recruté une fille sans expérience. Je testais les filles pour savoir si elles pouvaient masser. Il y avait des hommes aussi. Tous ceux qui travaillaient chez moi amenaient des documents prouvant leur parcours et leurs formations. Quand j’embauchais quelqu’un, je prenais sa carte d’identité que je photographiais. J’ai même eu à recruter une femme âgée de 40 ans. Dans la première carte d’identité de Adji Sarr, elle avait 26 ans, ensuite j’ai vu qu’elle avait une carte d’identité dans laquelle elle avait 21 ans. J’avais les photos dans mon iPhone, mais on me l’a volé sur la route de Kaolack», soutient Ndèye Khady Ndiaye.
Ndèye Khady Ndiaye nie avoir dit dans le procès-verbal d’enquête préliminaire que les masseuses portaient des slips pour faire certains massages. Elle nie également avoir dit aux enquêteurs que Adji Sarr accueillait les VIP.
Interrogée par le juge, Ndèye Khady Ndiaye a soutenu qu’elle avait renvoyé toutes les filles en un moment. Mais Adji Sarr a refusé de partir, affirmant qu’elle n’avait nulle part où aller. «En ce moment, j’étais à l’hôpital. Babacar (un de ses employés) massait Sonko et je n’ai jamais dit que Sonko choisissait Adji quand il venait ». «Aïcha (une autre masseuse), un jour a dénoncé auprès de moi les agissements de Adji Sarr. J’étais sortie pour acheter de la nourriture avec mon mari. A mon retour, j’ai retrouvé les filles assises ensemble, mais Adji n’était pas là. Après vérification dans les cabines, je l’ai trouvée en train de masser un client. Elle était assise sur l’un des deux clients. C’est la première fois que je l’ai renvoyée. Adji Sarr était habillée d’une blouse verte et le client portait un boubou et un bonnet». Une manière de dire que tout ce qu'elle a fait à l'institut, Adji Sarr l'a fait de son propre chef.
«En février 2021, quand Adji Sarr avait parlé de viol, j’ai été surprise. Ce jour, elle est sortie de la cabine contente en chantonnant. Une de mes masseuses m’a dit qu’elle parlait avec un individu qui lui a demandé si elle avait récupéré ce qu’on lui a demandé. Après que Adji m’ai dit que Sonko l’a violée, j’ai demandé aux autres filles si elles ont vu sur le visage de Sonko quelque chose qui leur fait penser que c’est un violeur. Sonko demandait la plupart du temps un massage sportif là et le plus souvent il venait à Sweet beauté lorsqu’il revenait du sport», déclare-t-elle.
Selon Ndèye Khady Ndiaye, pendant la séance de massage, les clients restaient debout d’autres couchés. Il y avait des tenues que les clients portaient. Il y avait des serviettes. « Les masseuses avaient des tenues vertes et marron. Ce sont des pantalons qui descendent en bas. Les tenues blanches étaient des blouses. J’avais 7 tenues en tout », se défend-elle.
Elle nie avoir fait dans la débauche et soutient que l’institut « Spa Beauté Dakar » qui lui est attribué ne lui appartient pas. Le juge de luis rappeler que le numéro qui est attaché à cet institut est bien le sien d’après la réquisition de la Sonatel. «Je persiste ce numéro ne m’appartient pas », se défend-elle.