NETTALI.COM - Le Bureau exécutif national de Pastef a présenté le mardi 20 juin, un mémorandum consacré aux événements politiques, depuis la radiation d’Ousmane Sonko jusqu’aux dernières manifestations de juin 2023. Il compte saisir la justice internationale pour dénoncer les agissements du gouvernement du Sénégal.
“Lumière” est le titre du mémorandum du leader de Pastef Ousmane Sonko sur les violences de l'État du Sénégal contre les populations. Ce document de 36 pages est composé de quatre points : Les raisons des manifestations populaires, Formes et bilan des répressions, Réactions des organisations et des partenaires internationaux et Exigence d’une enquête internationale indépendante. Il comprend aussi 22 annexes.
Le document évoque, entre autres, les violences de l’État du Sénégal contre les populations civiles avant, pendant et après la décision judiciaire du 1er juin 2023. Les raisons des manifestations massives et populaires, les complots politico-judiciaires contre Ousmane Sonko, la traque contre le Pastef et contre toutes voix dissonantes, le bilan de la répression aveugle de l’État et de ses milices, le maintien de l’ordre, le terrorisme d’État. En effet, Pastef/Les patriotes y a recensé 650 arrestations, 30 décès liés à une répression aveugle de l’État dont plus de 80 % ont été tués par balles et 157 blessés, dont 15 par balles.
Mardi, le président du groupe parlementaire "Yewwi Askan Wi" et membre de Pastef a révélé les raisons de la publication du mémorandum. Selon ses explications, le gouvernement a produit un livre blanc sur ce qui s’est passé entre le 1er et le 3 juin 2023, un document de 5 pages accusatoires contre Ousmane Sonko et les militants de Pastef.
Face à cela, Pastef, pour sacrifier juste à sa tradition d’être concis, précis, clair, juste et véridique, a travaillé avec le président Ousmane Sonko pour lui permettre de produire, en réponse, une information vraie par rapport à ceux qui étaient les cibles de la communication du gouvernement, les vraies informations sur ce qui s’est passé.
“Nous choisissons un moyen contradictoire, parce que nous remettons entre vos mains celles des organisations internationales au Sénégal, tous les éléments documentaires, de la documentation pour vous permettre de dire que nous avons dit vrai ou de constater que nous avons été faux. Ce que le gouvernement n’a pas choisi de faire”, a soutenu Birame Soulèye Diop. Qui a ajouté que depuis la radiation d’Ousmane Sonko, les principales victimes des violences exercées sont de Pastef. Que depuis 2016, il connait tous les gens du pouvoir qui ont appelé à la radiation d’Ousmane Sonko et à son meurtre.
L’administrateur de Pastef/Les patriotes, Birame Soulèye Diop a, en outre, dénoncé la séquestration du président du parti Ousmane Sonko, depuis la tombée du verdict le condamnant à 2 ans d’emprisonnement pour le délit de corruption de la jeunesse. “Vingt jours qu'aucune autorité ne peut produire un document attestant de la légalité, de la légitimité et de la normalité de la décision qui est arrêtée de séquestrer Ousmane Sonko et de le mettre en résidence surveillée, de manière tacite. Mais tout ceci est documenté. Si la justice a choisi son camp, il y a toujours une justice au-delà de la justice intérieure et nous produirons toute la documentation. Nous leur donnons le choix : la liberté de nous apporter la contradiction, mais qu’ils sachent que nous irons à la Cour pénale internationale et tout ce que nous allons dire sera documenté”, a averti le député-maire. Birame Soulèye Diop avant d’ajouter : “Qu’ils continuent à nous mettre en prison, qu’ils continuent à nous tirer dessus et qu’ils le sachent aussi, quand on appellera à manifester dans deux jours (25 juin) qu’ils soient prêts à gazer encore les militants et les citoyens épris de justice, qu’ils soient prêts à tirer à balles réelles sur la population, mais qu’ils sachent aussi que tout ceci sera documenté à moins qu’ils ne commencent à enterrer les cadavres dans les rues, pour éviter qu’on les voit et ils en sont capables.”
Le responsable a ensuite annoncé la tenue, ce vendredi 23 juin, de la présentation de la phase opérationnelle de la saisine des juridictions internationales contre la répression sanglante à Paris et un rassemblement de la diaspora sénégalaise devant le pavé de la cour de La Haye.