NETTALI.COM - Restons sur l'intervention d'Ismaëla Madior Fall, le ministre de la justice à l'Assemblée nationale sur la libération de Birame Soulèye Diop, c'est pour dire qu'il a aussi soutenu qu'il n'y a pas une volonté du pouvoir de traquer des opposants, de mettre les gens en prison.
"Ce n'est pas ça qui intéresse le président”, a-t-il dit. Soutenant que, dans un pays, l'État doit assurer sa mission régalienne. "Quand il y a des gens qui se lèvent pour casser, troubler l'ordre public, il faut que l'État soit debout. Sinon, il ne respecterait pas sa mission régalienne. Quand il y a des sénégalais qui veulent organiser de manifestations, faire des caravanes qui sèment la mort, il faut que l'État soit debout. Il faut que l'État protège les populations et les biens et services. C'est juste ça”, s'est défendu le constitutionnaliste.
Le ministre estime d'ailleurs que les gens qui sont en prison ne sont pas des innocents. "Il n'y a aucun innocent en prison. Ou alors c'est par erreur. Ceux qui sont en prison sont des gens qui ont été arrêtés sur le théâtre des opérations, en train de prendre part à des manifestations interdites, de piller, de casser, de brûler des maisons de gens. Et l'État est prêt à faire face à ses responsabilités. Mais, il n'est pas question d'arrêter des Séné- galais, députés ou pas”, a-t-il affirmé. Ce qui le député Thierno Alassane Sall a fortement réfuté, dénonçant des arrestations abu- sives. Ce dernier sera, à son tour, hué par les députés de la majorité.
Par ailleurs, répondant à Guy Marius Sagna qui s'interrogeait sur la nécessité de convoquer les députés pour un projet de loi, alors qu'il y a d'autres choses qui seraient beaucoup plus urgentes dans le pays., celui-ci de rétorquer : "l'urgence, c'est juste une procédure accélérée. Le dialogue national a livré ses conclusions. Il faut transformer ses conclusions en loi. Il faut que la représentation nationale se réunisse. D'où la nécessité de la convo- cation de la session extraordinaire. Mais le temps est limité ; il faut donc aller de façon accélérée. C'est cette procédure accélérée qu'on appelle l'urgence. Les délais sont réduits. C'est tout. Donc, ce n'est pas parce qu'il y a urgence dans le pays", a rétorqué le ministre.