NETTALI.COM- Venu présider l’Assemblée générale annuelle de l’Union des Magistrats sénégalais (UMS), ce samedi 19 Août, le ministre de la justice garde des sceaux a évoqué la question des affectations des magistrats. Ismaila Madior Fall s'est inscrit en faux contre ceux qui assimilent les affectations de magistrats en dehors des juridictions de Dakar à des sanctions.
l’Assemblée générale annuelle de l’Union des magistrats sénégalais (UMS) s'est tenue ce samedi 19 Août 2023. Le Garde des Sceaux ministre de la justice a saisi l’occasion pour aborder la question des affectations des magistrats hors de Dakar. « Il y a une difficulté majeure qu’il faut relever, c’est que tout le monde n’accepte pas de servir à l’intérieur du pays, alors qu’il faut reconnaître que toutes les régions se valent. De plus, il faut éviter de considérer les affectations et les nominations en dehors ou loin de Dakar comme des sanctions », a déclaré Ismaila Madior Fall.
Non sans relever que sur un effectif total de cinq cent quarante-huit (548) magistrats dont 2 sont en disponibilité et 51 en détachement, la plupart n’ont jamais fait les juridictions de l’intérieur du pays. « L’essentiel des magistrats est concentré à Dakar, ce qui réduit les chances pour certains et certaines d’occuper des postes de responsabilité surtout du côté des femmes » dit-il.
Il a indiqué sur la même lancée que sur un exemple 27 sur 449 pour les hommes et 50 sur 109, les femmes n’ont jamais exercé en dehors de Dakar, soit respectivement 6,1% de l’effectif masculin et 45,87% de l’effectif féminin. « Il faut également reconnaître qu’actuellement la pratique de la nomination et de l’affectation des magistrats se fonde essentiellement sur la consultation des acteurs que sont le plus souvent, le premier Président et le Procureur général près la Cour Suprême, les collaborateurs directs du ministre de la Justice, les Chefs de Cour etc » fait-il savoir .
Aussi indique-t-il que les demandes des magistrats parviennent soit par la voie hiérarchique, soit quelquefois par d’autres voies moins officielles et souvent avec insistance. « Le constat est que même si j’ai la ferme volonté d’arriver à mettre en place une application rigoureuse des dispositions de la loi organique portant statut des magistrats et de celle portant organisation et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Magistrature, force est d’accepter que pour le moment, ces affectations et nominations sont faites sur la base de critères qui doivent être davantage objectives» précise-t-il .