NETTALI.COM - Présent ce lundi à la conférence de presse du groupe parlementaire Yewwi askan wi, Birame Soulèye Diop a fait de terribles révélations sur les détenus qui observent actuellement une grève de la faim dans les prisons. Et les chiffres qu'il donne sont alarmants.
Le chiffre avait été donné par Guy Marius Sagna. Et il vient d'être confirmé par Birame Soulèye Diop. "Aujourd'hui, il y a 1062 détenus politiques", a déclaré, face à la presse ce lundi, le président du groupe parlementaire Yewwi askan wi. Qui poursuit: "Il y a eu 300 grévistes de la faim, il y a quelques jours. Aujourd'hui, nous en avons une bonne cinquantaine. Et dans ce lot, beaucoup ont été en réanimation et sont aujourd'hui dans une situation sanitaire critique. Pour certains, il leur a été refusé des soins sous le prétexte qu'ils étaient en grève de la faim. On parle de la situation des grévistes de la faim, mais on ne l'a pas encore abordée sous le lien holistique pour savoir quelle en est la cause et quelles peuvent en être les conséquences." De l'avis du parlementaire, c'est le gouvernement du Sénégal qui pousse les détenus politiques à exercer la seule méthode de résistance qui leur est offerte. "Des personnes qui ont été prises parce qu'elles ont marché, parce qu'elles ont exprimé une simple colère, parce qu'elles ont émis une opinion sur Facebook ou parce qu'elles ont donné un avis contraire, elles sont qualifiées de terroristes, de personnes qui ont menacé la sécurité publique... Toutes ces personnes sont placées sous mandat de dépôt pour une durée qu'on ne connait pas. Et parfois même, leurs familles ne peuvent pas avoir accès à elles. Et c'est 1062 familles qui sont en prison. Des familles sont restées très longtemps sans voir leur père, leur enfant...", fustige Birame Soulèye Diop.
Le président du groupe Yewwi askan wi est également revenu sur le cas Ngagne Demba Touré, "jeune exilé politique". "Mais derrière ce cas, révèle-t-il, il y a une quarantaine de jeunes qui ont décidé de fuir le pays." A l'en croire, il y a aujourd'hui une chasse aux militants, notamment parmi les Sénégalais de la diaspora. "La situation de la restriction des libertés n'épargne pas le groupe parlementaire que nous sommes", dit-il.
Birame Soulèye Diop est convaincu que "la résistance démocratique des Sénégalais permet de récupérer des espaces de liberté". "Notre présence dans ce siège du PRP n'est pas un cadeau qui nous est fait, c'est la somme de tous les combats qui sont en train d'être menés par la société civile, les intellectuels, les universitaires, les partis politiques... C'est ce qui nous permet de récupérer certaines poches de liberté et de pouvoir les exercer. Il ne faut jamais cesser d'essayer d'exercer nos libertés", insiste-t-il.