NETTALI.COM- Les assises nationales des Médias, lancées le 24 août à la Maison de la presse Babacar Touré, commencent déjà à porter leurs fruits si l'on en croit le président du comité scientifique de ce conclave. Invité du jury du dimanche 27 Août sur la Iradio, Matar Sylla s’est également prononcé sur la liberté d’expression des journalistes au Sénégal avec notamment le cas du journaliste Pape Alé Niang .
Le lancement des Assises Nationales des Médias a eu lieu le jeudi 24 Août 2023 à la Maison de la presse Babacar Touré. Invité sur le plateau de Jury du dimanche, le Co-président du comité scientifique de ce conclave, Matar Sylla a révélé sur les ondes de la 90.3 que ces assises aboutissent déjà à quelque chose. « L’ancien président du Groupe parlementaire libéral et démocratique (Pds), Doudou Wade, a réagi et fait une proposition très intéressante, que nous allons essayer d’intégrer » a-t-il divulgué. Non sans préciser qu’il s’agit, de manière interactive, comment organiser des sessions qui permettent au public de mettre les journalistes pratiquement sur le banc, et de nous dire face à face ce qu’il pense de nous, ce qui est bon, ce qu’il faut corriger etc. « Ce sont eux les destinataires des contenus que nous faisons. S’il n’y a pas de public, il n’y a pas de radio, pas de télé, pas de journal, pas de site, il n’y a rien. Il faut absolument que le public puisse être là » dit-il.
Par ailleurs, l’ancien directeur de TV5 Afrique a fustigé l’emprisonnement des journalistes et demande le renforcement du Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias ( Cored) pour sanctionner. « Quand des journalistes sont emprisonnés, condamnés, en termes de perception, ce n’est pas de bon augure et les investisseurs tiennent compte de ces paramètres-là. Que tous les confrères, les consœurs, les collaborateurs des médias, qui sont aujourd’hui dans les liens de la détention ou dans les procédures judiciaires rejoignent leur rédaction respective » a-t-il lancé.
Poursuivant, il suggère un mécanisme qui permette de prévenir ce genre de situation. « Le tribunal des pairs pourrait être la Dic de la presse, qui écoute les confrères, qui reçoit les plaintes, joue son rôle de médiation, qui corrige, et qui peut proposer à l’autorité de régulation qui sera là de fermer un organe s’il le faut. Cela suppose qu’on essaie d’encadrer la profession, de former les gens davantage » propose le journaliste.
Se prononçant sur le cas du journaliste Pape Alé Niang, Matar Sylla reconnaît qu’il y a des limites et des exceptions à la liberté d’expression mais juge toutefois que si un journaliste dit quelque chose, le plus important, ce n’est pas ce qu’il dit mais, si est ce qu’il a dit est vrai ou pas. « Si c’est vrai, il vaut mieux s’attacher à corriger ce qui est mis en cause surtout si c’est utile pour la société plutôt que de chercher des poux sur la tête de l’un ou de l’autre. C’est fondamental. Je le dis très souvent, les médias de manière générale sont pratiquement une structure de consultation pour les pouvoirs publics en alertant sur certaines choses » a-t-il soutenu.
Par conséquent il met en garde en martelant : « sur la vie privée des gens, il faut faire preuve de mesure. Parce que sur ces aspects, il faut toujours se mettre à la place de l’autre. Il faut avoir ce sens de l’empathie ».