NETTALI.COM - Le ministère de la Justice n’a pas du tout aimé le commentaire de Alioune Tine sur l’affaire présumé de bébés qui seraient placés sous mandat de dépôt. Les s services d'Ismaïla Madior Fall demandent au leader de Afrikajom Center de présenter ses excuses.
Un post sur tweeter note que «Ada et Moussa Bodian, Omar Diedhiou, Khady Diémé, Aramata Djiba, Cheikh et Awa Coly (2 ans, 10 mois), une famille entière est derrière les barreaux pour contraindre leurs parents proches de Pastef de se rendre.» Alioune Tine, leader de Afrikajom center, a retweeté la publication avant d'y ajouter son commentaire.
«Quand j’ai lu cette histoire où dans l’impossibilité de saisir l’accusé, on enlève sa femme et ses enfants pour, sans doute le contraindre à se rendre, c’est une violation inqualifiable des droits fondamentaux de l’homme. Les forces de sécurité qui ont agi ont exécuté un ordre illégal contraire aux obligations internationales du Sénégal en matière de droits humains. Ces personnes doivent être libérées immédiatement», a-t-il posté.
— Alioune Tine (@aliounetine16)
Le ministère de la Justice n'a pas tardé à réagir. «Le Sieur Alioune Tine a prétendu que 2 bébés : Awa Coly et Cheikh Atab Coly, âgés respectivement de dix (10) mois et deux (2ans), ont été placés sous mandat de dépôt pour contraindre le Sieur Ousmane Fall, responsable de PASTEF Colobane, et Atab Bodian à se rendre. Ces allégations d’Alioune Tine sont fausses et témoignent d'une méprise totale des faits», explique le ministère dans un communiqué.La chancellerie explique, qu’en réalité, les membres de la famille Bodian, à savoir Atab Bodian, Moussa Bodian, Ada Fatou Seck Bodian, Omar Diedhiou, Khady Diémé, Aramata Djiba (mère de Cheikh Atab Coly et Awa Coly), respectivement père, fils, fille, neveux et belles-filles d’Atab Bodian, sont poursuivis pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, attentat et complot contre l’autorité de l’Etat, provocation directe à un attroupement armée, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, fabrication et détention d’arme sans autorisation administrative préalable.
Ousmane Fall, responsable Pastef Colobane, Professeur au lycée Delafosse, est également recherché et poursuivi pour les mêmes faits par le juge d’instruction en charge du deuxième cabinet et d’ailleurs un mandat d’arrêt a été requis à son encontre, indique le ministère.
Pour ce qui est des bébés Cheikh Atab Coly (2ans) et Awa Coly (10 mois), enfants d’Aramata Djiba, ils «n’ont ni été arrêtés, ni poursuivis encore moins placés sous mandat de dépôt», dit le ministère. Car, cela est juridiquement et radicalement impossible, pour la bonne et simple raison que dans la législation sénégalaise, les mineurs de moins de treize (13 ans) sont pénalement irresponsable et ne peuvent pas faire l’objet d’un placement sous mandat de dépôt, explique-t-il. «Donc ils sont juste à un âge qui les oblige à être en compagnie de leurs parents, si telle est leur volonté», informe le communiqué.
Donc pour le ministère, si Alioune Tine est de bonne foi, et qu’il parle pour l’intérêt général et sans parti pris, «il doit reconnaître son erreur et présenter des excuses publiques, le cas contraire serait dommage pour ce qu'il représente.»