NETTALI.COM- Après l’annulation de la radiation d’Ousmane Sonko et sa réintégration immédiate sur les listes électorales ordonnée jeudi 19 octobre, l'huissier de justice Maître Weindé Dieng a été requis pour la signification de l'ordonnance n°01/ 2023 du 12 octobre 2023 rendue par le président du tribunal d'instance de Ziguinchor.
"Une fois à la Direction générale des Élections, l'huissier de justice et le mandataire du sieur Ousmane Sonko chargé de récupérer en même temps les fiches de parrainage ont été tous deux éconduits et empêchés d'accéder aux locaux. Le directeur général des Élections a pris prétexte qu'il ne pouvait les recevoir aujourd'hui sans aucun motif et les a fait éconduire tous les deux, aux heures de service, se rendant ainsi auteur d'une entrave à l'exécution d'une décision de justice, à l'exercice de la fonction d'huissier de justice et d'une voie de fait", lit-on dans un communiqué signé par ses avocats.
Or, soulignent-ils, "l'article L47 alinéa 4 du Code électoral prévoit que "les décisions de justice rendues et transmises à l'autorité compétente ou au service de gestion du fichier électoral seront immédiatement prises en compte et traitées dans le sens prescrit, nonobstant la clôture de la période de révision et du traitement des mouvements".
"Cet état de fait consacre, en outre, la volonté de l'État du Sénégal de ne pas se conformer aux décisions de justice rendues par les magistrats".
Les avocats du leader de l’ex- Pastef estiment que la posture de l'institution judiciaire fait échos à la position de l'agent judiciaire de l'État qui, après le verdict du 12 octobre 2023, avait indiqué dans un communiqué "qu'en dépit de cette décision, Ousmane Sonko ne peut être réintégré dans les listes électorales. Or, même le pourvoi en cassation projeté n'est pas de nature à suspendre l'exécution de la décision de réintégration, en appli- cation des articles 36 et 74-2 de la loi organique portant création de la Cour suprême".
Ils trouvent que cette situation "est d'une extrême gravité, en ce qu'elle sape les fondements de la République et de l'État de droit. La défense de monsieur Ousmane Sonko alerte en conséquence l'opinion nationale et internationale sur ce qui est en train de se produire au Sénégal où les magistrats rendent des décisions que l'État refuse d'exécuter, en violation de la loi et pour des ambitions purement électoralistes", ajoutent-ils.
Ils invitent le président de la République "garant du fonctionnement normal des institutions et du respect de l'État de droit, à faire assurer l'exécution des décisions rendues par les cours et tribunaux, comme il l'avait lui-même proclamé à l'occasion de son discours du 4 juillet 2023. Le collectif de défense appelle l'État du Sénégal à protéger les institutions, au respect de la magistrature et des décisions de justice rendues par les cours et tribunaux. La défense de monsieur Ousmane Sonko ne ménagera aucun effort pour faire primer la loi qui est au-dessus de tous y compris de l'État".