NETTALI.COM - Le président Macky Sall a souligné, mercredi à Bruxelles, l’importance des infrastructures qui constituent le principal fil conducteur dans le processus de développement des Etats.
"L’infrastructure, matérielle ou immatérielle, est le principal fil conducteur qui relie tous les autres secteurs qui concourent au processus de développement’’, a dit Macky Sall à l’ouverture du premier Forum Global Gateway,
Lancée en 2021, la stratégie Global Gateway est une initiative de la Commission européenne devant contribuer au développement des pays partenaires émergents et en développement de l’Union européenne (UE), notamment dans les domaines du numérique, de l’énergie et de l’environnement, en s’appuyant sur la mobilisation du secteur privé.
A Bruxelles, en présence de la présidente de la Commission européenne, du président de l’Union africaine, le chef de l’Etat sénégalais a réitéré "l’attachement du Sénégal au partenariat de longue date, fécond et confiant qui nous lie à l’Union européenne’’.
Il a souligné que l’initiative Global Gateway qui couvre des domaines aussi variés que les infrastructures numériques, énergétiques et de transport, ainsi que les systèmes de santé et d’éducation, s’inscrivait dans cette dynamique.
Ces infrastructures constituent, selon lui, ‘’des priorités de premier ordre pour les pays en développement, africains en particulier’’.
“Une route, une autoroute, un port, un aéroport, un pont, une piste de désenclavement, une centrale électrique : chaque réalisation, quelle qu’en soit la taille, accélère ce processus en améliorant les conditions de vie des populations’’, a-t-il dit.
Dans son intervention, il s’est réjoui du fait que "plusieurs projets et programmes du Sénégal dans ces domaines bénéficient du soutien de l’UE à hauteur de 193 millions d’euros’’.
Macky Sall a cité à titre d’exemple "l’acquisition de matériels roulants et autres équipements pour le projet en cours de finalisation de la ligne de Bus Rapid Transit (BRT) reliant Dakar et sa banlieue’’.
Le chef de l’Etat a signalé qu’à l’échelle du continent africain, le déficit en infrastructures restait "encore élevé’’.
Il a relevé que "malgré la disponibilité d’abondantes sources d’énergie qui aident à éclairer le monde, plus de 600 millions d’africains n’ont pas encore accès à l’électricité’’.
Le président de la République a ajouté que dans nombre de pays du continent, les conditions de transport restaient "encore problématiques’’.
Concernant le transport aérien, il a signalé que le voyageur est "parfois obligé de sortir du continent pour aller d’un pays africain à un autre’’.
Au sujet des infrastructures numériques, Macky Sall a indiqué que ‘’malgré les progrès enregistrés, le taux de connexion en Afrique reste encore faible : 36 % contre une moyenne mondiale de 62,5 %’’.
Macky Sall a rappelé que pour remédier au "du déficit du continent en matière d’infrastructures’’ l’Union africaine, le NEPAD et la Banque africaine de développement (BAD) avaient lancé en juillet 2010 le Programme de développement des Infrastructures en Afrique (PIDA).
L’objectif est de "simuler la réalisation de projets transfrontaliers dans les secteurs des transports, de l’énergie, de l’eau et du numérique, entre autres’’.
Il a ajouté que quatre ans plus tard, en juin 2014, les dirigeants du continent avaient tenu à Dakar le premier sommet sur le financement du PIDA, et lancé un Plan d’action prioritaire de 16 projets.
Dans la même dynamique, Africa 50 a été créée en tant que mécanisme de soutien aux investissements dans les infrastructures, a rappelé Macky Sall.
Selon le chef de l’Etat sénégalais, "malgré les obstacles liés à l’accès au crédit, l’Afrique est en chantier’’.
Il a rappelé qu’un prêt de la BAD, le Sénégal et la Gambie se sont associés pour réaliser le pont de la Sénégambie sur le fleuve Gambie, opérationnel depuis 2019.
De même, en 2021, a-t-il souligné, le Sénégal et la Mauritanie ont lancé le chantier du pont de Rosso, sur le fleuve Sénégal, avec le concours de l’Union européenne et des prêts de la BAD, et de la Banque européenne d’investissement.
Selon lui, "ce pont est un chaînon stratégique du corridor transfrontalier Tanger-Casablanca-Nouakchott-Dakar-Abidjan-Lagos’’.
Le chef de l’Etat a souligné que les mêmes efforts de construction d’infrastructures d’interconnexion par des financements publics sont en cours ailleurs sur le continent.
Macky Sall a salué "le rôle essentiel du secteur privé’’, dont "le mérite est de montrer que l’investissement dans les infrastructures en Afrique peut bien être rentable’’.
Il a cité le projet de Port en eaux profondes adossé à une zone économique spéciale, que le Sénégal est en train de construire à 50 km de Dakar, en partenariat avec Dubai Ports World.
De 837 millions de dollars pour la première phase, ce projet mobilisera un financement de plus d’un milliard de dollars dans sa deuxième phase, a dit Macky Sall, soulignant que "c’est le plus grand investissement privé de l’histoire de notre pays’’’.