NETTALI.COM - Dans communiqué, le Forum civil a rappelé, le jeudi 26 octobre, que "le 27 juin 2023, le Fonds monétaire international (FMI) a publié un communiqué dans lequel il est mentionné que ‘le Conseil d'administration du FMI a approuvé une facilité élargie de crédit (Fec) et un mécanisme élargi de crédit (Mec) d'un montant de 1,51 milliard de dollars, et une facilité pour la résilience et la durabilité (FRD) d'un montant de 324 millions de dollars avec le Sénégal’. Cette facilité vient d’être consentie à l’État du Sénégal par le FMI”.
Cependant, le Forum civil rappelle qu’aujourd’hui, "le Sénégal tarde à concrétiser des réformes sérieuses et structurelles en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux, de promotion de la transparence dans la gestion des affaires publiques, de prévention et de lutte contre la corruption. Au contraire, nous assistons à une persistance de la mal gouvernance et de l’absence de redevabilité chronique entretenues par les organes de contrôle et/ou de régulation".
Par conséquent, se demande-t-il, "le FMI est-il en train de fermer les yeux sur les engagements de l’État ? Le FMI est-il complice de la propension à la mal gouvernance au Sénégal dans un contexte où la jeunesse, une ressource stratégique, disparaît de plus en plus en mer ou dans le désert sur les routes de l’émigration irrégulière".
L’organisation soupçonne le FMI d’être le complice de l’État et "rappelle que l’accès à l’information, pilier essentiel dans la prévention contre la corruption, est un énorme problème au Sénégal. Les autorités sénégalaises refusent la transparence dans la conduite de la réforme relative à la loi sur l’accès à l’information. Cette situation risque de conduire à la sortie du Sénégal de l’initiative PGO".
Il rappelle qu’en "matière de redevabilité, le Sénégal est un mauvais élève. En atteste l’absence de publication de rapports par la Cour des comptes (CC), de l’Inspection générale d’État (IGE), de l’Autorité en charge de la régulation de la commande publique (Arcop), de la Direction centrale des marchés publics (DCMP), qui ne publie plus les statistiques sur les marchés publics sur la plateforme www. marchéspublics.sn1".
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Entre autres, cite le Forum civil, "plusieurs organes judiciaires qui reçoivent des fonds publics ne publient jamais de rapports sur l’utilisation des ressources allouées. La liste est longue. La redevabilité demeure en berne au Sénégal". Aujourd’hui, après l’annonce des ressources reçues par le Sénégal du FMI, le Forum civil demande "au FMI de clarifier les conditions et indicateurs qui ont conduit au consentement à la facilité de 166 milliards F CFA, alors que les engagements de l’État ne sont pas respectés jusqu’à présent ; au président de la République de rendre opérationnelles les réformes sur la transparence et la lutte contre la corruption notamment en matière de déclaration de patrimoine et de réforme des textes sur l’organisation et le fonctionnement de l’Ofnac”.
Il attend également du ministre des Finances "d’initier des réformes structurelles pour une mobilisation optimale et transparente des ressources, notamment le rapport de redevabilité au lieu de se contenter de communication sur des généralités" et de "la Direction centrale des marchés publics de publier les statistiques sur les marchés publics".
Du ministre de la Justice, il espère qu’il permette "aux organisations de la société civile (OSC) d’accéder aux moutures des derniers avant-projets de textes sur l’accès à l’information" et des "députés d’user de leurs pouvoirs constitutionnels et législatifs pour amener le gouvernement à faire adopter les projets de textes sur l’accès à l’information avant que le Sénégal ne soit éjecté de l’initiative Partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO)".