NETTALI.COM - L’opposant Ousmane Sonko, placé en détention depuis le 28 juillet dernier, "n’est pas demandeur d’une protection de ses données personnelles par l’État du Sénégal, dans le cadre d’une politique pénale à géométrie variable’’, soutiennent ses avocats dans un communiqué parvenu vendredi.
Le collectif d’avocats assurant sa défense "rappelle, à l’attention du procureur de la République, que le détenu Ousmane Sonko n’est pas demandeur d’une protection de ses données personnelles par l’État du Sénégal, dans le cadre d’une politique pénale à géométrie variable’’.
"Le pool d’avocats de monsieur Ousmane Sonko constate […] que le procureur de la République s’est illustré par son indifférence lorsque les données personnelles du même Ousmane Sonko, les photos et vidéos de son enlèvement, et les images de ses effets personnels avaient été largement publiées et partagées dans des sites Internet qui lui sont manifestement hostiles, le 29 mai 2023’’, ajoute la même source.
Ce jour-là, ‘’on l’a vu […] photographié et filmé, alors qu’il était entre les mains des gendarmes’’, arguent ses avocats.
"Le pool d’avocats constate également qu’au moment où le communiqué du parquet était rendu public ce 26 octobre 2023, l’administration refusait et continue de refuser d’exécuter une décision de justice en portant atteinte aux droits civiques’’ de l’opposant, "sans information judiciaire à ce jour ouverte par le parquet’’.
Ses avocats "demande[nt] plutôt à l’État de tirer les conséquences de la situation sanitaire extrêmement grave et préoccupante de monsieur Ousmane Sonko’’.
"Une panoplie d’infractions relatives à la diffusion de données à caractère personnel’’
"Le collectif de défense demande à l’État son obligation de protéger la vie et la santé des personnes privées de liberté et, en particulier de monsieur Ousmane Sonko, dont la situation sanitaire se dégrade de jour en jour, ce qui est connu des autorités exécutives et judiciaires’’, lit-on dans le communiqué.
Il a été publié par les avocats de l’opposant après que le parquet de Dakar a annoncé l’ouverture d’une enquête dans le but d’identifier les auteurs de la publication d’une correspondance administrative sur son état de santé.
"Outre la violation des droits du détenu, ces faits d’une particulière gravité constituent toute une panoplie d’infractions relatives à la diffusion de données à caractère personnel’’, a écrit le chef du parquet dans un communiqué.
Ce dernier a été publié au moment où circulait, dans divers médias, une lettre du colonel Abdoulaye Diagne, le directeur général de l’administration pénitentiaire, adressée à Aïssata Tall Sall, la ministre de la Justice.
La lettre rendue publique décrit la "situation médicale’’ d’Ousmane Sonko.
Selon ses avocats, le maire de Ziguinchor (sud) et candidat à l’élection présidentielle de 2024 a repris la grève de la faim.
Arrêté depuis le 28 juillet dernier, il est accusé de nombreuses infractions et son parti politique a été dissous par le président de la République.
Ousmane Sonko, ancien député, est arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019.