NETTALI.COM - L’économiste et enseignant chercheur à L’Ucad, Khadim Bamba Diagne pense que le prochain président de 2024 doit être le meilleur président de l’histoire politique du Sénégal. Il s’exprimait sur le plateau du « Jury du dimanche » du 29 octobre 2023.
Les élections du 25 février 2024 approchent à grands pas. La course au parrainage a démarré. Interpellé sur la question sur le plateau de JDD , l’économiste et enseignant chercheur à L’Ucad Dr Khadim Bamba Diagne est d’avis que ça doit être une élection inclusive parce que pour la première fois, des candidats ont pris au sérieux le poste de président de la République.
Justifiant sa réponse il explique : « jamais dans l’histoire politique du Sénégal, je n’ai vu des candidats avec des programmes extrêmement intéressants. Moi ce que je voulais, c’est vraiment qu’on règle le problème de l’inclusivité des candidats pour ouvrir le débat. Je vois pour cette élection des profils qui peuvent vraiment rivaliser pour permettre aux Sénégalais de choisir ».
Poursuivant, il argue qu’il est important d’organiser des entretiens avec les différents candidats. « C’est l’occasion de demander aux candidats qui est-ce qu’ils vont faire pour un niveau d’endettement qui a dépassé 75%. Tant qu’on ne règle pas le problème de l’endettement ça va être compliqué », dit-il.
A l’en croire, le Président de 2024 doit être le meilleur président de l’histoire politique. « Il devra gérer un pays divisé, un pays qui a un niveau d’endettement élevé, un pays qui a un niveau de chômage élevé. Son premier chantier sera de réduire les inégalités et d’investir sur le capital humain. Il faut que le prochain président lève les doutes et incarne l’espoir », pense Dr Diagne.
Abordant le problème du leader de l’ex Pastef, il souligne que si cela continue, les électeurs risquent de voter pour ou contre le pouvoir. « Alors que si tout le monde participe, l’électeur va choisir le meilleur candidat, le meilleur profil. Il ne faut pas qu’on fasse d’Ousmane Sonko un sénégalais à part. C’est au conseil constitutionnel de décider qui seront les candidats » croit-il.
Le bilan de Macky Sall est compliqué
Par ailleurs, l’économiste a abordé le bilan du Président de la République en jugeant que c’est un bilan compliqué. Pour lui , il y a beaucoup d'investissements lourds alors que dans un pays comme le nôtre, il faut procéder par ordre de priorité. « On a perdu beaucoup d’argent avec Air Sénégal, avec le Ter. La première priorité pour les sénégalais, c’est l’emploi. Nous avons 300.000 jeunes qui arrivent chaque année sur le marché de l’emploi. Maintenant s’il n’y a pas d’entreprise, s’il n’y a pas des stratégies de production de richesses pour ces jeunes, ça va être très compliqué. Gérer le pays, c’est réduire les inégalités. Il faut réfléchir sur des mécanismes qui vont sortir le pays de l’extrême pauvreté », a-t-il martelé.
Avant d’ajouter qu’il faut miser sur des investissements sur les routes et les voies ferrées. Au Sénégal, dit-il, produire dans la vallée l’amener à Dakar, est plus cher que d’acheter le produit en Chine et de l’amener à Dakar. « Cela veut dire que les moyens de transport sont très chers », note-t-il.
Soutenant que notre administration est classique, il déclare : « c’est une administration de 1960. On est en 2023, autant on forme des inspecteurs du trésor, autant on forme des inspecteurs des impôts, autant on devait former des inspecteurs du digital, autant on devait former des inspecteurs financiers. Il y a de nouveaux métiers qui changent le visage du monde. Il y a une étude qui a montré que d’ici 2032 il y a 29% des métiers d’aujourd’hui qui vont disparaître. Il y a plus de 35 métiers qui vont apparaître ».