NETTALI.COM- Malgré les assurances du nouveau président de la commission électorale nationale autonome (Cena), des acteurs politiques, analystes et société civile continuent de douter de l’installation du nouveau bureau de la commission électorale nationale autonome (Cena).
Selon l’analyste et ancien parlementaire expert électoral Alioune Souaré, les 12 membres de la Cena sont tenus de respecter les textes et de les faire appliquer en évitant tout parti pris. Pour lui, la neutralité et l’impartialité sont les seules gages pour éviter des contestations prè et post électorales. « Je pense que le problème de la Cena , c’est l’application simple des textes. On ne vous demande pas de prendre des initiatives mais de respecter ce qui est inscrit au niveau des textes. Si vous le faites, je pense qu’il y aura aucun problème, mais si vous sortez des textes, ça peut prêter confusion, ça peut prêter interprétation » a-t-il lancé.
De son point de vue, la Cena ne devait pas donner une injonction à la direction générale des élections. « Ce qui s’est passé à la Dge c’est aussi une violation des textes parce que qu’il n’est pas de la compétence de la Cena après une décision de justice que le Cena puisse intervenir sur ce dossier » dit-il.
L’ONG 3D quant à elle maintient sa position s’agissant du décret. Toutefois, Moundiaye Cissé, directeur de l’ONG demande aux nouveaux membres de tout faire pour mériter la confiance des sénégalais. « Nous ,nous continuons de dénoncer l’illégalité de ce décret et demandons que les deux personnes connues pour leurs engagements politiques soient retirées de la Cena. Je pense que ce n’est pas encore trop tard. Maintenant, les 10 autres qui sont là-bas doivent montrer que malgré les constatations sur la Cena, ils peuvent contribuer à restaurer la confiance que les sénégalais doivent avoir pour la Cena en posant des actes qui montrent leur impartialité et leur neutralité » soutient-il.
Par ailleurs, le président du mouvement Union Sacré du Sénégal Ousmane Kane, candidat déclaré pour les présidentielles de 2024 parle de tripatouillage et de précédents dangereux. « A trois mois du scrutin, changer les règles du jeu de façon unilatérale, limoger ceux qui doivent assurer l’arbitrage du processus c’est jouer avec le feu. On attise des situations qui pourraient être mieux gérer. Le tripatouillage de dernière minute risque d’exacerber les tensions existantes et de déclencher des violences électorales que nous pourrions éviter», peste Ousmane Kane.