NETTALI.COM - Une excursion en mer a failli virer au drame, le dimanche 12 novembre. Une pirogue, avec à son bord une quarantaine de journalistes, s’est renversée non loin de la côte. Pas de perte en vies humaines, mais beaucoup de matériels perdus.
Un petit-déjeuner de presse sur les thèmes "Pêcheurs et écolos sur les changements climatiques, pêche, pétrole et gaz et émigration irrégulière" a réuni, le dimanche 12 novembre, des experts, d’anciens ministres tels qu'Aly Ngouille Ndiaye et Moustapha Mama Guirassy et une quarantaine de journalistes. À l’issue de la rencontre, il était prévu une visite à l’aire marine de Gorée, au cimetière des bateaux et au port des hydrocarbures.
Mais la virée en pirogue a tourné court. Pire, elle a failli virer en drame. Car la pirogue, qui avait à son bord une quarantaine de journalistes, s’est renversée à quelques mètres de la plage de la Voile d’Or. Un des confrères rescapés raconte la scène.
"Nous étions en grand nombre, dont la majorité est composée de journalistes et de cadreurs. Dès le départ, la pirogue a commencé à tanguer. Une dame nous a rassurés, en soutenant que c’est une chose normale. A peine, trente mètres plus loin, elle a recommencé à tanguer. Nous, on pensait que c’était lié à la façon dont on était assis dans la pirogue. Mais à peine le temps de réaliser, la pirogue s’était renversée", raconte le confrère.
Ce fut la panique totale ; chacun cherchant à sauver sa peau. "Les uns se sont mis à crier, les autres à hurler. Les plus émotifs pleuraient. C’était la panique totale". Le journaliste sou- ligne que le port du gilet de sauvetage n’a pas empêché les naufragés de paniquer. “On pensait que c’était la mort pour nous. Les uns s’agrippaient aux autres. Un vrai tohu-bohu. C’était juste en début d’après-midi. Nous n’avions même pas fait cinq minutes dans la pirogue”, renseigne- t-il.
Secourus par des personnes qui jouaient au foot sur la plage
Ainsi, ils n’ont dû leur salut qu’aux bonnes volontés, dont des étrangers qui jouaient au football sur la plage. "Nous remercions ceux qui sont venus nous sauver, quand ils ont vu la scène. Cela s’est passé tellement vite que certains d’entre eux pensaient à un exercice de simulation. Mais, malgré cela, ils sont venus nous tirer des eaux, car l’écrasante majorité n’avait plus pied. A cela s’ajoute le fait qu’ils ne pouvaient pas nager. Heureusement que nous sommes tous sains et saufs. Mais les dégâts matériels sont incalculables. Des caméras, des téléphones portables et des appareils ont été endommagés. Toutes les pertes ont été recensées", indique notre confrère.
Le journaliste ainsi que ses confrères d’infortune tiennent pour responsable de ce fiasco le promoteur. Il dénonce : "Nous voulons dénoncer l’attitude irresponsable de l’organisateur de cette activité, Mbacké Seck. C’était à lui de ne pas surcharger cette pirogue. Pire, il n’a même pas pris part à l’excursion. Nous ne savions rien. Si la pirogue s’est renversée, c’est parce qu’elle était surchargée et que le côté gauche avait plus de monde que la droite."
"Cela nous a permis de vivre ce que vivent les migrants"
De son côté, l’organisateur Mbacké Seck est revenu sur le drame dans une sortie lunaire. "Cela a permis aux journalistes de vivre, pour quelques minutes, ce que vivent de manière irréversible les victimes de l’émigration clandestine. Ils étaient à 20 m de la plage et tous avaient des gilets de sauvetage et les gens sont allés vers eux pour les sauver. Or, ceux qui sont en mer, pendant plu- sieurs jours sans gilet de sauvetage, après avoir subi les affres du temps, eu soif, faim, chavirent au milieu de l’océan, sans aucun espoir d’être secourus. Ils flottent dans l’attente de secours".
Il ajoute : "Les journalistes ont vécu ça à 20 m de la plage. Ce n’était pas prémédité. Nous avons pris plus de gilets de sauvetage en venant, pour permettre à tout le monde de faire cette excursion dans les meilleures conditions de sécurité. Ce qui nous a permis d’avoir la totalité de toutes les personnes qui étaient dans cette pirogue et qui sont revenues saines et sauves. Nous avons vécu ce que vivent les victimes de l’émigration clandestine."
Sur l’accident, il explique : 'Une personne s’est levée pour se déplacer, la pirogue s’est renversée, car il y a eu mouvement de foule et tout le monde s’est retrouvé à l’eau. Ils flottaient, car ils avaient tous des gilets. Les plongeurs sont partis chercher les caméras. Ce qui n’est pas le cas pour les téléphones. Nous considérons que ce qui est arrivé aujourd’hui à nos amis journalistes et que nous regrettons, car nous ne l’avons pas planifié, est un accident de travail qui arrive dans le métier. Ça aurait pu arriver en pleine mer. Nous avions des piroguiers assez expérimentés et des plongeurs à nos côtés. Nous qui étions sur terre étions plus choqués, mais ils ont vécu une expérience à nulle part égale, car c’est une vraie peur que nous ayons eue, alors que nous avions bien travaillé sur ça durant la matinée."
Enquête