NETTALI.COM - Candidat déclaré à la présidentielle de février 2024, Mamadou Diop Decroix pense que les Sénégalais doivent bien faire attention avant d’élire leur Président au soir du 25 février 2025. Il dresse ainsi le profil du bon chef de l’Etat.
«Pour nous, on ne devrait pas choisir un président sans regarder attentivement son profil », déclare Mamadou Diop «Decroix».
«Par exemple, être riche ou pas n’est pas un critère pertinent pour élire un Président. S’il est milliardaire, on cherchera à savoir si sa richesse est légitime ou suspecte. Ensuite pour nous, on ne devrait pas choisir un Président parce qu’il a fait de belles promesses. L’essentiel des acteurs politiques qui ont été élus ici ou là n’ont pas respecté les promesses électorales qu’ils avaient faites aux électeurs. C’est d’ailleurs ce qui fait la mauvaise réputation des politiciens. Au fond, dans notre société, ils ne sont pas les seuls à émarger sur ce registre. On ne devrait pas non plus élire un Président parce qu’il est jeune ou parce qu’il est sénior. Il faut rappeler que le Président Abdou Diouf, lorsqu’il devenait président du Sénégal en janvier 1981, était beaucoup plus jeune que l’essentiel des candidats les plus connus au Sénégal aujourd’hui. Il avait seulement 45 ans. Pourtant, il n’a pas pu relever les défis comme il l’a dit lui-même dans ses Mémoires, contraint qu’il a été, d’appliquer les « programmes d’ajustement structurel » du FMI et de la Banque mondiale qui étaient des programmes ultra-libéraux ayant conduit à la déconfiture de l’Agriculture, de l’Ecole, de l’Industrie et d’autres secteurs sans compter leur dimension sociale avec une paupérisation de très larges franges de la population. Quant au Président Wade qui a ouvert la voie à beaucoup de grandes réalisations, il est devenu président à l’âge où Senghor prenait sa retraite politique. Pourtant, de l’avis du plus grand nombre, il a pu faire, en douze ans de pouvoir, plus que le premier président en 20 ans. Nous estimons également qu’on ne devrait pas élire un Président revanchard, dont la priorité, une fois élu, sera de passer son temps à régler des comptes personnels plutôt que de s’occuper du mieux-être des Sénégalais. En effet, les comptes et mécomptes doivent être réglés par une Justice autonome et indépendante, qualitativement renforcée dans son statut et ses moyens d’action pour travailler dans la quiétude et la sérénité à rendre des décisions fondées exclusivement sur la loi », soutient Mamadou Diop «Decroix».
Selon le patron de «And Jëf», le Président à élire devra être, avant tout, une personne intègre. «Son intégrité doit être avérée (et non supposée). Si ce critère nous échappe, tout le reste nous aura échappé. Sans intégrité, on ne peut avoir ni la légitimité ni le courage qui sont nécessaires à l’accomplissement des changements profonds dont le Sénégal a réellement besoin. Deuxièmement, une bonne connaissance du pays», laisse-t-il entendre.
Selon lui, «le Président à élire devra bien connaître le Sénégal et les Sénégalais, car il est impossible de conduire les changements, si on ne maîtrise pas les leviers à actionner pour mettre le pays en mouvement dans la cohésion et la confiance en soi. Un pays, ce n’est pas une entreprise avec des salariés qui obéissent au chef qui les a recrutés et qui les paye. Un pays, ce sont des citoyens libres qui ont choisi un Président qu’ils paient et qui doit réaliser ce qu’ils attendent de lui. Lorsqu’une entreprise est en faillite, les salariés vont voir ailleurs, mais quand c’est un pays, ce sont les citoyens qui renvoient le Président. Il est impératif que le prochain Président fasse preuve d’humilité et d’ouverture. C’est en réussissant à établir une solide confiance mutuelle entre le peuple dans ses différentes composantes et lui-même qu’il pourra mettre en œuvre les énormes potentialités de celui-ci et accélérer à un rythme insoupçonné la marche du Sénégal vers la fin de la misère et de la pauvreté », croit-il savoir. Selon «Decroix », le futur Président devra travailler d’arrache-pied avec nos voisins au retour de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique de l’Ouest. «Il est en effet difficile de concevoir le développement du Sénégal entouré par une ceinture de feu", fait-il remarquer.